Alors que la Commission Européenne vient d'annoncer le déblocage de 125 millions d'euros pour soutenir le secteur maraîcher de l'Union européenne, frappé par l'embargo russe, d'autres professions sont également touchées. C'est le cas d'un producteur d'huîtres de Cancale.
L'agro-alimentaire breton est victime de l’embargo russe sur les produits occidentaux. Réplique de Moscou aux sanctions qui lui sont imposées dans la crise ukrainienne. Hier, la Commission européenne débloquait 125 millions d'euros pour soutenir les maraîchers. Aucune aide en revanche pour les autres filières elles aussi touchées. Les produits de la mer notamment. Comme les huîtres.Certains ostréiculteurs exportent en effet leur production dans le pays de Vladimir Poutine. Ils sont une dizaine en France, l'un d'eux, est installé à Cancale, face à la baie du Mont Saint-Michel.
Un ostréiculteur spécialisé dans l'exportation
Stéphan Alleaume, s'est orienté vers les marchés extérieurs et ainsi 90 % de sa production s'en va vers une cinquantaine de pays.Il produit 800 tonnes d'huîtres par an, dont 7% partaient pour la Russie. Un marché développé depuis une quinzaine d'années, mais il y a une semaine et demi, les échanges se sont totalement interrompus. L'embargo est un nouveau coup dur pour cet ostréiculteur, qui comme l'ensemble de la profession, a déjà subi les maladies sur les huîtres depuis 2008.
Le reportage à Cancale (35) de Catherine Jauneau et Thierry Bréhier
Interview :
Stéphan Alleaume, ostréiculteur "Parcs Saint-Kerber
Les producteurs de porcs bretons demandent eux aussi des compensations
Au vu de la réactivité de l'Europe pour le marché des légumes, ce mardi les producteurs de porcs bretons demandent eux aussi des compensations. Le Comité Régional Porcin précise ainsi que "Cet embargo coûte 15 euros par porc aux éleveurs de porcs, 70 000 euros pour un éleveur moyen. Le cours du porc plafonne à 1,40 € depuis le début de l’année avec un coût d’aliment qui ne baisse pas, et ceci en dépit de la baisse du coût des matières premières." et avec encore ce commentaire : "La profession considère que les éleveurs de porcs ne peuvent pas être considérés, avec cynisme, comme de la chair à canon au service de la stratégie géopolitique de l’Union Européenne ayant décidé d’engager un bras de fer avec la Russie concernant l’Ukraine."