Thomas, étudiant à Brest : "le salariat c'est une pompe à énergie"

Thomas, 19 ans, est étudiant en fac d'anglais à Brest. En plus des cours, il travaille à temps partiel en tant que surveillant, une situation pas toujours facile à gérer et récemment dénoncée par l'UNEF dans son rapport sur le coût de la vie étudiante.

Thomas***  a 19 ans. Étudiant en anglais à l'université de Brest, il fait partie des étudiants qui travaillent en dehors des cours. Il occupe un poste de surveillant à temps partiel, dans un collège. Alors que l'UNEF vient de publier son rapport sur le coût de la vie étudiante, en hausse pour 2014, il déplore que le gouvernement n'ait pas tenu ses promesses.

Un budget serré

Il évalue ses dépenses mensuelles autour de 580 € et il en gagne 600. Non boursier, ses parents ne peuvent pas l'aider.

Parmi ses frais fixes, on retrouve un loyer de 300 € (il touche 100 € d'aide au logement) pour une chambre au sein d'une colocation, la sécurité sociale pour 200 € l'année. Lorsqu'on aborde la question des transports en commun, il répond qu'il ne prend pas l'abonnement qui revient trop cher. Pour le resto universitaire, même constat : "de manière générale, je n'y vais pas, c'est 3,15 € par repas. Faites le calcul à la semaine, ça revient moins cher de faire la cuisine soi-même." Il y a aussi les livres pour les cours à acheter. En général, ils sont d'occasion.

"Le salariat c'est la cause d'un échec sur deux en licence"

Sa situation d'étudiant-salarié a déjà pénalisé Thomas, notamment l'an passé alors qu'il étudiait dans une autre matière. Il a raté son année. Il va en cours le matin, travaille l'après-midi mais certains cours ont lieu au même moment, qu'il doit rattraper ensuite. "Le temps passé au collège, c'est du temps que je ne passe pas à étudier." Pour lui, le salariat est "une pompe à énergie".

On a une image laxiste des étudiants, qui ne font rien mais ce n'est pas le cas autour de moi


IIl évoque la situation de l'un de ses amis, ancien étudiant en philosophie : "Il a du arrêter carrément. Il est parti travailler à temps plein, à un moment, mais ça a été impossible à gérer. Il a du se réorienter vers une filière professionnelle, mais dans un domaine qu'il n'aime pas, alors que ses résultats en philo étaient bons."

Il regrette que le système des bourses soit calculé en fonction de la situation des parents et non sur le coût de la vie. Il se dit surtout déçu par François Hollande qui avait annoncé son intention d'être "le président de la jeunesse" mais n'applique pas le plan quinquennal annoncé.  "L'étudiant c'est clairement la classe qui se fait bizuter. On estime que l'on doit être un adulte, payer nos charges et qu'on est aidé par nos parents. En tant qu'étudiant, je me demande ce qui est fait pour moi." Il ajoute : "Le diplôme, ça reste malgré tout une barrière contre le chômage."

*** le prénom a été modifié à sa demande
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