Au moins 250 salariés des abattoirs Gad de Josselin se sont mis spontanément en grève ce matin. Ils dénoncent l'absence d'information concernant les conditions de reprise de leur entreprise par le groupe Intermarché. Sur le site, les deux tiers des 755 salariés doivent conserver leur emploi.
Depuis ce matin, la quasi-totalité des chaînes d'abattage de Gad Josselin se sont arrêtées. Environ 250 salariés, soit le tiers des effectifs, ont cessé le travail. Alors que les négociations pour le plan de sauvegarde de l'emploi, entamés la semaine passée, doivent s'achever ce soir, les grévistes dénoncent l'absence d'information.
"Rien ne filtre ! On sait que l'offre de reprise d'Intermarché prévoit de reprendre 507 des 755 salariés sur notre site mais on ignore quels secteurs d'activité sont concernés", motive cette même ouvrière. "Ce n'est absolument pas contre Intermarché, on est même ravi de leur offre de rachat mais, dans une semaine, le tribunal doit examiner cette offre et on a du mal à croire que le groupe Intermarché ne sait toujours pas où il va ! Et nous,
on a besoin de pouvoir nous projeter."
En milieu de matinée, une délégation de salariés a été reçue par la direction du site. Les grévistes attendent, dans le calme, de plus amples informations avant de décider de la suite à donner à leur mouvement.
Le 11 septembre dernier, la société Gad a été mise en liquidation judiciaire avec une poursuite de l'activité pendant trois mois. Cette décision concernait les sites de Josselin et Lampaul-Guimiliau (Finistère) soit près de 820 salariés en CDI. Lundi dernier, 29 septembre, le groupe Intermarché a dévoilé son projet de reprise qui concerne uniquement le site morbihannais de Josselin. Il prévoit de supprimer le tiers des effectifs soit 250 postes. Le tribunal de commerce de Rennes doit examiner les détails de l'offre dans une semaine, le 13 octobre.