Ce jeudi, l'Union européenne a décidé de refaire le point tous les ans sur l'interdiction pour les pêcheurs de rejeter leurs prises indésirables en mer. De plus, les sanctions pour les pêcheurs transgressant cette règle sont suspendues jusqu'en 2017.
Cette règlementation européenne, prise dans le cadre de la nouvelle Politique commune des pêches (PCP), vise à éviter le "gaspillage" que constitue le rejet à la mer de poissons trop petits pour être commercialisés, ou bien d'une espèce différente de celle pêchée par un bateau en particulier. Elle n'avait cessé de susciter l'inquiétude des pêcheurs. Une "fausse bonne idée", très compliquée à mettre en pratique car les pêcheurs vont être obligés de trier et de stocker à bord ces poissons, qui seront décomptés de leurs quotas de capture.
Entrée en vigueur le 1er janvier 2015, le "zéro rejet" concerne les poissons pélagiques (thon, sardines, anchois...), le cabillaud et le saumon de la Baltique, et les bateaux de pêche industrielle. L'interdiction doit être étendue à toutes les espèces d'ici à 2019.
Le costarmoricain Alain Cadec, chef de file des opposants
Ce jeudi, un accord a été conclu entre le Parlement européen et les États membres sur la mise en œuvre de l'obligation de débarquement.Le député européen Alain Cadec (PPE, droite), Président de la commission de la Pêche du Parlement européen et rapporteur du texte se satisfait du compromis trouvé : "J'ai obtenu que la Commission réalise chaque année un rapport de mise en œuvre sur la base des informations transmises par les États membres. J'ai également exigé que les États membres soient responsables de mettre en place des mesures pour gérer les captures débarquées non commercialisables et leur assurer des débouchés".
Le costarmoricain, chef de file des opposants à cette mesure, considère également que l'accord constitue un précieux "garde-fou" et que cela pourrait permettre de "re-légiférer" s'il s'avérait que l'obligation de débarquement des prises accessoires est ineffective.
Sanctions suspendues jusqu'en 2017
D'autre part, les sanctions pour les pêcheurs enfreignant cette interdiction seront suspendues jusqu'en 2017, comme le réclamait le Parlement européen. Ce jeudi, les écologistes ont déjà dénoncé le sursis de deux ans à la prise de sanctions, ainsi que la nature des pénalités envisagées qu'ils jugent insuffisamment dissuasives.Cette législation sera soumise au vote des élus européens en session plénière en avril.