Fermes usines : la Confédération paysannes publie une carte de France de l'agriculture industrielle.

En marge de l'ouverture du Salon de l'agriculture, la confédération paysanne a mis en ligne une carte dite de « l'industrialisation de l'agriculture en France ». En tout une trentaine de fermes usines en service ou à l'étude. Deux d'entre elles sont bretonnes.

À travers la France, 29 projets de "fermes usines" comme la très controversée "ferme des 1 000 vaches", sont à l'étude, voir déjà en service, selon la Confédération paysanne, syndicat agricole minoritaire, qui en publie ce vendredi une carte dite de l'industrialisation agricole. Fruit d'une année de recensement, la majorité de ces exploitations sont situées dans le Grand Ouest et au nord de Paris.
On peut ainsi y découvrir une exploitation laitière de 2 200 animaux à Monts (Indre-et-Loire) ou encore dans la somme un élevage de 250 000 poules. Mais la Bretagne n'est pas en reste.


En Bretagne : deux fermes industrielles 

À Trébrivan, dans les Côtes d'Armor, la carte fait état d'une maternité industrielle de 900 truies pour 23 000 porcelets par an. "En activité depuis 2012, les opposants au projet ont obtenu par deux fois une suspension d'exercice au tribunal administratif, explique sur son site le syndicat, mais à chaque fois explique la Confédération, le préfet des Côtes d'Armor a pris un arrêté autorisant l'exploitation."

Dans le Morbihan, à Bréhan, c'est un élevage de 280 vaches laitières entièrement robotisé, lui aussi en service, qui est pointé du doigt. Pour Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, cette robotisation totale est préjudiciable pour l'emploi. "Ce qu'on nous vend depuis les années 60, c'est qu'il faut se concentrer pour résister, a-t-il  expliqué à l'AFP. Ce n'est pas la solution : on sauve la production, mais pas les producteurs. Ainsi, un centre d'engraissement de mille taurillons prévu dans le Limousin risque de détruire de la main d'œuvre, en empêchant d'autres petites fermes de pratiquer cette activité, alors que le marché n'est pas infini". Ce que déplore également Laurent Pinatel c'est "l'ultra-spécialisation" de ce type d'agriculture, et les conséquences en termes de transport routier "alors que l'on est en pleine année sur le climat".


Vers une financiarisation de l'agriculture ?

En termes de qualité, les productions des fermes usines "n'auront aucun souci sur les normes sanitaires, mais ce seront des produits standard, sans goût", regrette aussi la confédération qui sur la carte publiée sur son site détaille le financement de ces fermes géantes. Nombre d'entre elles, bien que portées par des agriculteurs, font appel à des investisseurs extérieurs. Sont cités entre autres Sofiprotéol (rebaptisé récemment Avril), le poids-lourd des huiles et protéines végétales qui détient les marques Lesieur et Puget, SVA Jean Rozé (filiale d'Intermarché), ou le groupe de gestion de l'eau, des déchets et de l'énergie Veolia. 
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