Industrialisation de l'élevage : la confédération paysanne manifeste à Vitré

La confédération paysanne manifeste actuellement devant les locaux de l'entreprise Allflex à Vitré, un lieu hautement symbolique puisque cette société fabrique des boucles électroniques destinées aux animaux d'élevage.

A Vitré, 200 personnes (Bretagne et Pays de Loire) bloquent depuis ce matin l’usine Allflex qui fabrique des puces électroniques, réclamant leur participation au dédommagement des éleveurs sanctionnés pour avoir refusés l’identification électronique. Cette journée d'action nationale organisée par la Confédération paysanne pointe du doigt les nouvelles règles imposées par l'administration. 

Le refus de doter chèvres et brebis de puces électroniques de plus en plus sanctionné

Les éleveurs refusant d'équiper leurs animaux de puces électroniques sont de plus en plus lourdement sanctionnés, dénonce la Confédération paysanne et des éleveurs. La mesure concerne essentiellement les petits élevages de chèvres et moutons. Les réfractaires se voient privées notamment des aides de la Politique agricole commune (PAC).

Selon Jean-Emile Sanchez, responsable de la "commission Petits ruminants" au sein de la Confédération Paysanne, cela "revient à nier leur existence", alors que leurs
animaux sont déjà équipés de boucles plastiques, permettant la traçabilité.
 "On a beaucoup de cas de ce type, comme un couple dans le Tarn qui a vu 15.000 euros de prime de la PAC supprimés et 5.000 euros d'amende pour défaut d'identification" de leurs animaux, a déclaré M. Sanchez. 

Sollicitée mardi par l'AFP, la Direction départementale des territoires (DDT) à la préfecture d'Ardèche, a confirmé que ce couple avait bien perdu ses aides caprines. "C'est le seul cas en Ardèche que nous ayons eu à sanctionner", a déclaré un responsable. Selon cette source, le fait d'avoir "100% des animaux en anomalie (non badgés électroniquement, ndlr) est considéré comme ne pas en avoir", ce qui leur a fait tomber l'ICHN, une indemnité compensatrice des handicaps naturels accordée en milieu montagneux, et la prime caprine".

"On refuse l'identification électronique parce qu'elle n'apporte rien de plus à l'identification existante. Il y a déjà des boucles sur les animaux et on a une traçabilité irréprochable", a pour sa part souligné Valère Agnès. De même, dans la Drôme, deux autres éleveurs se trouvent "en attente de sanction". "Pour ma part, la DDT (direction départementale des territoires, ndlr), par téléphone, m'annonce 3.000 euros de suppression de prime. J'ai également reçu une interdiction de vendre mes agneaux pour cause de non-conformité sanitaire de mon troupeau", a affirmé à l'AFP Sébastien, éleveur, militant contre le puçage électronique. Pour mobiliser l'opinion et les autorités, la Confédération Paysanne a appelé
mercredi à une journée nationale d'action "contre l'industrialisation de l'élevage". Laurent Pinatel, porte parole national du syndicat, se rendra à la manifestation de Privas, où est notamment prévue une transhumance de brebis "pour réclamer la levée des sanctions".

Respecter le savoir faire des paysans 

Dans un communiqué, la Confédération paysanne explique qu'elle "ne s'oppose pas à l'exigence de traçabilité des produits et au respect de normes sanitaires, mais demande à ce que les règles soient adaptées à la diversité des pratiques agricoles, dans le respect du savoir-faire des paysans. Nous refusons la transformation de nos fermes en usines, de nos bêtes en machines et des paysans que nous sommes en techniciens d'une agriculture industrialisée."
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