Le premier ministre Manuel Valls a annoncé samedi la réunion "prochainement" de tous les acteurs de la filière du porc, à l'occasion d'une visite chez un éleveur de porcs des Côtes d'Armor, après plusieurs actions des éleveurs contre leurs prix de vente trop bas ces dernières semaines.
"Stéphane Le Foll va réunir prochainement l'ensemble des acteurs de la filière, notamment avec la grande distribution, parce que là, il faut qu'il y ait une discussion très directe et très franche pour que nous trouvions ensemble des solutions", a déclaré M. Valls après une heure passée en début de matinée à visiter l'exploitation d'un éleveur de porcs de Pléboulle.
"Moi-même j'aborderai ces questions à l'occasion de ma rencontre avec la Commission Européenne mercredi prochain, sur les distorsions du droit communautaire de la
concurrence qu'il faut faire évoluer", a-t-il ajouté, en présence d'une dizaine d'autres éleveurs de porcs venus à sa rencontre. "Et puis enfin, (il y a) la problématique de l'embargo russe puisqu'il faut progressivement en sortir", a souligné le premier ministre.
L'urgence est là, la détresse elle est là, elle est palpable, elle est portée par des hommes qui sont extrêmement inquiets pour eux-mêmes, pour leurs familles, pour la Bretagne aussi, pour l'économie de cette région
M. Valls a visité l'exploitation de 380 truies de Johan Lecoquillé, jeune éleveur installé depuis avril 2014. "Il y a urgence, a-t-il dit, donc nous avons demandé à tous les préfets d'être très attentifs aux situations individuelles parce qu'il y a des messages de désespoir individuels qui sont passés notamment en ce qui concerne des questions financières", a ajouté M. Valls alors qu'un autre éleveur des Côtes d'Armor a entamé une grève de la faim il y a plus d'une semaine.
Après le départ du premier ministre, l'éleveur Johann Lecorguillé, s'est déclaré "satisfait car on voit qu'il a été à l'écoute des revendications, il connaît bien le problème". "Ils ont mis des choses en place au niveau des préfectures il faut que ça aille plus vite", a ajouté M. Lecorguillé, qui a investi 1,3 million d'euros dans son exploitation.
Jeudi, au marché au cadran de Plérin, qui sert de référence au niveau national, le porc s'échangeait à 1,226 euro le kilo alors que, selon les éleveurs, le prix de revient se situe à 1,55 euro environ.