Marine Harvest : pas d'audience de conciliation au Prud'hommes

Cent dix salariés de l'usine de saumon fumé de Poullaouen (29), licenciés en 2014 par le groupe norvégien Marine Harvest, ont saisi le conseil des Prud'hommes pour contester la réalité économique de leurs licenciements. L'audience de conciliation a été refusée, l'affaire est renvoyée en juin 2016.

Réunis en association, les salariés de Marine Harvest contestent la réalité du motif économique de leur licenciements et demandent des dommages et intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. L'audience de conciliation prévue ce lundi devant le conseil des Prud'hommes a été refusée par l'employeur, l'affaire est renvoyée devant un bureau de jugement, le 6 juin 2016.

Suppression de 400 postes en 2013


Marine Harvest avait annoncé en juin 2013 la suppression de 400 postes, à Poullaouen, près de Carhaix, et à Châteaugiron (Ille-et-Vilaine). Cette même année, le groupe norvégien annonçait 400 millions d'euros de profit et a acquis le numéro un mondial de la transformation de saumon, la société polonaise Morpol. Il emploie plus de 6 000 personnes dans une vingtaine de pays. En Bretagne Marine Harvest possède aussi des sites à Landivisiau (29), Châteaulin et Lorient.


L'histoire du saumon fumé, commence en 1970 à Poullaouen


L'histoire commence en 1967. Pierre Chevance, originaire de Carhaix et propriétaire de restaurant, peinent à se fournir en saumons. Il achète deux pisciculture et créé un atelier de fumage de truites à Poullaouen. C'est est alors un des fleurons industriels du centre Bretagne et emploie près d'un millier de personnes. "Saumon PC" est crée en 1970. Son exemple fait des émules… et les usines concurrentes se multiplient. Le saumon perd alors son image haut de gamme. Saumon PC connaît des difficultés financières  et dépose son bilan en 1996.

Site racheté en 1998 par Marine Harvest


Mais l'aventure de l'or rose se poursuit lorsque l'entreprise est rachetée par le groupe norvégien Marine Harvest en 1998.
  • En Janvier 2013, le groupe norvégien, numéro 1 de la production, s'offre le groupe polonais Morpol, numéro 1 de la transformation.
  • En juin, 400 suppressions de postes sont annoncées en Bretagne. Le coût de la main d'œuvre est évoqué : l'heure de travail à Poullaouen est payée 22 euros contre 6 euros en Pologne. 
  • Le 8 octobre 2013, 80 personnes se rassemblent devant le site du centre Bretagne, pour dire non à la fermeture de l'usine. Le plan social est signé le 19 décembre, après des mois de négociations et de conflits. 
  • Le 29 janvier 2014, les représentants du personnel rencontrent Guillaume Garot, alors ministre délégué à l'Agro-alimentaire. Le pôle ouvrier créé pendant le mouvement des Bonnets Rouges à Carhaix  occupe la Préfecture. Marine Harvest s'engage a maintenir une activité durable à Landivisiau et Châteaulin
  • Le 30 mars 2014, le site de Châteaugiron, en Ille et Vilaine, ferme ses portes : 110 personnes sont licenciées. Deux mois plus tard c'est au tour de celui de Poullaouen, dans le Finistère. 
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