Frelon asiatique, insecticide et conditions météo défavorables. L'année 2016 est dors et déjà une année noire pour l'apiculture bretonne et française. La récolte n'atteindrait pas cette année la moitié de celle de 2015.
Ce week end les apiculteurs sont réunis à Clermont Ferrand pour leur congrés annuel. Les sujets de discussion et d'échange ne manquent pas. L'activité apicole va mal et l'année 2016 n'offre pas des perspectives très réjouissantes pour la profession.
55 000 ruches en Bretagne
Selon la chambre d'agriculture la Bretagne compterait un peu plus de 4000 apiculteurs qui possèdent environ 55 000 ruches. Parmi eux seuls 140 sont des exploitants professionnels (50% d’apiculteurs à titre principal et 50% d’apiculteurs pluriactifs). Cependant quelque soit leur statut les apiculteurs bretons connaissent tous les mêmes difficultés.Néonicotinoïdes
Depuis des années ils subissent les effets des néonicoinoïdes, un insecticide, utilisé en agriculture, qui altère le système nerveux central des insectes en général et des abeilles en particulier. Selon l'association Générations futures ces produits décimeraient 300 000 colonies d'abeilles chaque année. Après de longs débats parlementaires ces pesticides devraient être interdits d'utilisation à partir de 2018, mais avec des dérogations.Frelon Asiatique
En 2011 le frelon asiatique débarquait dans le Morbihan. Depuis c'est tout le grand ouest qui est infesté. Et les dégats causés par cet insecte sont considérables pour l'apiculture , pour la biodiversité mais aussi pour l'Homme puisque plusieurs attaques de frelons asiatiques ont entrainé la mort de plusieurs personnes en France.La météo
Outre les insecticides et les frelons asiatiques les apiculteurs ont également subi cette année une météo particulièrement défavorable. Le printemps très pluvieux et l'été très secs n'ont pas laissé le temps aux abeilles de butiner et de faire leur miel. Au final les apiculteurs breton pensent que leur récolte annuelle sera 50 % à 70% inférieure à celle de 2015Conséquences: des prix et des importations qui augmentent
La répercussion sur les prix est inévitable car les charges sur les professionnels continuent de peser. Certains auraient d'ailleurs déjà commencé à revoir lers tarifs.
L'autre conséquence c'est le recours encore plus massif aux importations, en particulier en provenance de Chine, des pays de l'Est ou de l'Espagne.
Selon le Syndicat des Apiculteurs Bretons en 20 ans les importations française de miel seraient passées de 25 à 75%.
Rencontre avec Stéphane Desjardins un apiculteur d'Ercé-Pré-Liffré, un reportage de Maylen Villaverde et Thierry Brehier
Frelon asiatique, insecticides, et météo. 2016 est une nouvelle année noire pour les apiculteurs bretons.