Affaire Le Scouarnec : 11 ans avant sa mise en examen pour "viols", le chirurgien inquiétait les autorités de Santé

Dès 2006, le ministère de la Santé et des instances hospitalières avaient été alertés de la condamnation de Joël Le Scouarnec pour détention d'images pédopornographiques, révèle France Info. 2006, c'est onze années avant la mise en examen du chirurgien, pour "viols" et "agressions sexuelles" sur près de 300 enfants.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité


Joël Le Scouarnec a été condamné au mois de novembre 2005 à une peine de quatre mois de prison avec sursis. Cette condamnation n'a pas été transmise par la justice, ni à l'Ordre des médecins, ni aux employeurs du chirurgien. 

Autorités de Santé alertées par un collègue du chirurgien 


C'est un collègue de Joël Le Scouarnec qui a appris cette condamnation par hasard, qui en informe l'hôpital de Quimperlé (Finistère), où le chirurgien travaille à l'époque. Ce médecin remarque également plusieurs comportements alarmants de la part du chirurgien et alerte alors la direction. Cette information finit par arriver à l'un des services du ministère de la Santé. Plusieurs hauts responsables écrivent alors que cette condamnation n'est pas compatible avec "les conditions de moralité nécessaires pour être médecin." 

Une radiation envisagée, mais jamais décidée


Malgré cela, Joël Le Scouarnec continue d'exercer. Il est même titularisé quelques mois après son procès. Une décision rendue possible parce qu'à ce moment-là, son casier judiciaire n'a pas encore été mis à jour. Quand les instances hospitalières apprennent sa condamnation, elles envisagent bien de le radier, mais finalement la décision n'est pas prise, révèle France Info.

En cause, une note blanche ni datée, ni signée, qui résume la position du ministère de la Santé sur la situation du médecin. D'après cette lettre, il paraît "difficile d'envisager d'annuler la nomination de ce praticien." La note exclut par ailleurs toute possibilité d'une sanction disciplinaire ou d'une radiation et conclut par ces mots : "Le ministre se devant de réagir, l'option de la plainte devant l'Ordre des médecins paraît être la plus adéquate." Une plainte qui ne sera jamais déposée. L'Ordre des médecins, contacté par France Info, confirme ne l’avoir jamais reçue. 

Le chirurgien continuera d'exercer durant 12 ans après cette note

 
Après l'hôpital de Quimperlé, Joël Le Scouarnec va donc ensuite travailler à Jonzac en Charente-Maritime. Le praticien continuera d'exercer sa profession pendant 12 ans après sa condamnation de 2005. Durant ces douze années, la justice le soupçonne d'avoir fait 45 nouvelles victimes. 
 
Pour rappel, c'est le témoignage d'une voisine qui a permis, en 2017, d'arrêter le chirurgien et de révéler les centaines d'agressions pour lesquelles il est aujourd'hui mis en cause. Les 300 victimes potentielles sont tous d'anciens patients des hôpitaux où le médecin a exercé pendant plus de 30 ans. L’enquête est entre les mains d’un juge d’instruction à Lorient.  

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information