Suite à la mobilisation d'un collectif de journalistes pour défendre la liberté d'informer sur l'agroalimentaire en Bretagne, le Président de la Région, a pris des engagements : ne plus soutenir les entreprises ne respectant pas cette liberté fondamentale, et la création d'un observatoire régional.
De jeunes journalistes bretons se sont organisés en collectif depuis quelques semaines pour défendre la liberté d'informer sur les questions de l'agroalimentaire en Bretagne. Une mobilisation née suite à l'affaire Inès Léraud, jeune journaliste, ayant notamment publié sous forme de bande dessinée une enquête sur le scandale des algues vertes en Bretagne. Elle est attaquée en justice pour diffamation par un industriel breton après la publication d'un article sur des pratiques commerciales douteuses. Une affaire qui a suscité une vague d'indignation avec une pétition et de nombreux soutiens.
Un collectif de 500 membres journalistes et 37 000 citoyens
Le collectif de journalistes « Kelaouiñ » réunit désormais quelque 500 membres, rédactions, syndicats et collectifs de journalistes indépendants, auxquels s’ajoutent près de 37 000 citoyens soucieux de la liberté d’informer sur l’agro-industrie en Bretagne et ailleurs. Ces journalistes ont interpellé par le biais d'une lettre ouverte Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne sur ces questions. Le 29 mai dernier, lors d'une visio conférence, quatre représentants du collectif ont pu s’entretenir avec lui et Jean-Michel Le Boulanger, vice-président à la culture et à la démocratie.
Désengagement auprès des entreprises ne respectant pas la liberté d'informer
Loïg Chesnais-Girard a ainsi évoqué la possibilité de voir la Région se désengager financièrement auprès d’acteurs économiques qu’elle aide, dans le cas où ces derniers ne respecteraient pas les principes fondamentaux de la démocratie, parmi lesquels la liberté d’informer. "Moi, ça ne me dérange pas de dire que s'il est prouvé que des entreprises ou des acteurs agissent en dehors du droit, en dépassant des règles toutes simples qui font que la démocratie tient et que la liberté d'informer fonctionne, on peut, nous, prendre la décision de dire que nous ne participerons plus à l'accompagnement de tel ou tel acteur."
Création d'un observatoire régional de la liberté de la presse
Le collectif demandait également la création d'un observatoire régional de la liberté de la presse. Il rencontrera prochainement Jean-Michel le Boulanger sur cette question. La Région s'étant d'ores et déjà engagée à apporter son soutien à un tel observatoire. Le collectif précisant toutefois que "même si la Région est un interlocuteur incontournable et légitime, chacun convient que, pour être en mesure de défendre réellement le droit de savoir et le droit d'informer, cet outil ne devra dépendre d'aucune institution."