Les échouages d'algues vertes sont tardifs cette année sur les côtes bretonnes en raison d'un hiver tempétueux, "propice à la dispersion des stocks d'algues de la saison précédente", a annoncé vendredi la préfecture de la région Bretagne.
"Après un hiver tempétueux marqué par de nombreux épisodes de fortes houles entre novembre et la mi-mars (...) les baies bretonnes sont actuellement quasiment indemnes d'ulves", a relevé, après des études de terrain et un survol des côtes mercredi, le centre d'étude et de valorisation des algues (CEVA) en charge du suivi des algues vertes, cité dans un communiqué de la préfecture.
"La situation reste favorable en ce début de printemps (...) malgré les semaines très ensoleillées de fin mars et début avril, propices à une croissance des ulves", note le Ceva.
La couverture des baies sableuses par les ulves est ainsi "parmi les plus faibles observées pour un mois d'avril, à l'opposé de la situation de 2019 (...) et plus encore de 2017, marquée par les échouages les plus précoces observés depuis 2002", relève le Ceva.
Les grandes baies, telles celle de Saint-Brieuc, particulièrement affectée en 2019, de même que celles de Saint-Michel-en-Grève (Côtes d'Armor) ou du Dossen (Finistère), "en sont pour l'instant indemnes".
"Dans certaines baies de petite taille (...) on note toutefois la présence d'échouages d'algues vertes en très faible quantité", selon le Ceva. L'organisme signale que "par ailleurs, des tapis d'algues déjà relativement denses, mais à un niveau moindre qu'en 2019, ont été observés dans certaines vasières, en particulier du sud Bretagne, comme la Ria d'Étel et certains secteurs du Golfe du Morbihan, sans pour autant que ces algues ne génèrent des situations de putréfaction en ce début de saison."
"Les conditions météorologiques actuelles, à nouveau ensoleillées, devraient cependant entraîner une croissance rapide des petits fragments d'ulves observés" mais, selon l'analyse du Ceva, "étant donné les très faibles quantités actuellement présentes, les échouages d'algues vertes sur les côtes bretonnes devraient être globalement tardifs en 2020".
Présentes en mer à l'état naturel, les algues vertes prolifèrent de manière intempestive quand elles sont notamment nourries par des apports de nitrates épandus sur les champs et dont les excédents sont acheminés par les fleuves côtiers. Ces algues apprécient particulièrement les baies sableuses de faible profondeur où les eaux sont insuffisamment brassées, ainsi que la luminosité qui favorise la photosynthèse.
Depuis 2009, l'État a mis en place des plans pour tenter d'endiguer ce phénomène.