Quel est le rapport entre le groupe breton La Gâpette et les Prix Nobel scientifiques ? Ils se rencontreront tous à Lindau (Allemagne) le 29 juin prochain. Chaque année, cet événement met un pays à l'honneur. Pour cette édition, la France a été choisi et La Gâpette pour la représenter en musique.
La Gâpette, c'est quoi ?
Rodo : On s'inscrit dans la grande famille de la chanson française. On a surtout une particularité : à nous cinq, on doit jouer une quinzaine d'instruments, ce qui permet de donner plusieurs couleurs pendant nos concerts. On peut par exemple passer d'une énergie rock'n roll avec guitare, basse et accordéon à quelque chose de beaucoup plus cuivré. L'accordéon est par contre le seul instrument que l'on retrouve sur tous les morceaux, et on aime bien s'amuser à déformer ses codes. On appelle ça le muzouche n'roll (contraction de musette, manouche, rock'n'roll).Tout ça, c'est au service de nos textes. Dans nos chansons, on dresse des portraits de société, sur les fonctions ou les métiers. On détourne les choses : celui qui tient le bistro devient "barmanologue", le travailleur social "un schizocial". Notre spectacle qui se déroule dans un bistro permet de bien retransmettre cet éventail de portraits : on vient au bistro pour noyer un chagrin, vaincre la solitude, fêter des événements, par pur alcoolisme... On aborde aussi des sujets politiques.
Et ce nom La Gâpette, pourquoi l'avoir choisi ?
En argot, cela désigne une casquette. Et c'est celle que l'on porte sur scène. Encore une fois, c'est un objet que l'on peut détourner, comme on le fait déjà avec l'accordéon. Toutes les catégories sociales se sont appropriées la gâpette. Cela peut être un détail classe, ou un symbole du monde ouvrier et c'était même le nom d'un journal anarchiste parisien.