La Groupama Team France pourra-t-elle participer à la 36e édition de l'America's Cup, prévue en 2019 ? L'équipe de Franck Cammas est suspendue à la décision de son principal sponsor, Groupama, qui attend de connaître le vainqueur pour se prononcer sur les suites du partenariat.
Les Bleus ont clos samedi leur participation à la 35e Coupe de l'America aux Bermudes sur une défaite, battus par des Suédois qu'ils affrontaient pour l'honneur après avoir été assurés de leur élimination vendredi.
On a découvert la Coupe et c'est addictif, on a envie de continuer
"On ne termine pas comme on aurait aimé. On a découvert la Coupe et c'est addictif, on a envie de continuer. On n'est pas si loin que ça, ça motive énormément", a lancé Franck Cammas.
Sans surprise, les Français, plus petit budget de cette 35e Coupe (30 millions d'euros, trois fois moins que leurs cocurrents) et arrivés sur le tard, ont été sortis et attendent désormais que leur sponsor titre annonce sa décision de poursuivre ou non pour la 36e Coupe, qui pourrait avoir lieu en 2019.
Today was the final race for the French team here in Bermuda. Merci @groupamateamfr from all of us at the America's Cup! #TousPourLaCoupe pic.twitter.com/UMXqTxn1UB
— America's Cup (@americascup) June 3, 2017
"La décision de Groupama est évidemment déterminante pour la suite. C'est en ce moment que ça se joue. La Coupe est mal connue en France, la pompe est amorcée mais il faut poursuivre l'effort", reconnait Franck Cammas.
C'est clair que Groupama c'est une épée au dessus de notre tête
Les Français ont-ils payé leur entrée tardive dans la compétition ? L'équipe a foncé, sans avoir la totalité de son financement, avec une équipe de 70 personnes. Entrer dans la Coupe 2 ans avant est un pari risqué quand les adversaires sont déjà impliqués depuis 2 ans. Le développement du bateau est restreint.
"Le problème de la France, c'est que l'on démarre sans avoir le financement total. On a un problème de temps et pour le régler, il ne faut pas en perdre donc il faut qu'on démarre tout de suite, en juillet. C'est clair que Groupama c'est une épée au dessus de notre tête".
Une trop faible médiatisation
"On verra en fonction de notre bilan et du format de la prochaine édition si on reste aux côtés de Franck et selon quelles modalités", indique Sylvain Burel, en charge du sponsoring chez Groupama, qui déplore "la trop faible médiatisation en France par rapport à d'autres pays".
Groupama avait déjà hésité à entrer dans l'aventure, refusant dans un premier temps quand les bateaux devaient être des 62 pieds, trop coûteux. La décision des Américains d'Oracle, organisateurs de la 35e Coupe en tant que defender, de descendre à 50 pieds pour attirer davantage d'équipes, a fini de convaincre Groupama.
"Si Oracle gagne, c'est plus simple, on connait mieux l'avenir", reconnaît Franck Cammas. "Si c'est Team New Zealand, on espère qu'ils poursuivront dans la même voie".
Dernière régate pour l'équipe mais vous nous reverrez très prochainement naviguer aux Bermudes #Apprendre #TousPourLaProchaineCoupe pic.twitter.com/ZOnncESjXe
— Groupama Team France (@GroupamaTeamFr) June 3, 2017
Le sort du défi français en suspens
La survie du défi français est donc en suspens, même si l'un de ses partenaires, Norauto, s'est engagé sur deux campagnes à hauteur de 5 millions d'euros.
"Mon modèle idéal serait d'avoir un consortium d'entreprises technologiques pour nous aider dans un domaine bien particulier, comme Airbus, et un propriétaire privé qui met énormément d'affect et avec qui il ne faut pas passer devant les actionnaires", défend Bruno Dubois.
"C'est comme ça que les autres équipes fonctionnent, le mélange des deux n'est pas mal. Il faudrait arriver à convaincre un propriétaire, français ou étranger, on n'a pas besoin d'un milliardaire. Ce serait un modèle pérenne, on pourrait se projeter sur le long terme, on peut créer des emplois dans la filière des jeunes marins mais aussi des ingénieurs français".