Dans la perspective du "monde d'après", plusieurs syndicats appellent la Région Bretagne à un plan de transition sociale, économique et écologique de l'agriculture. Une petite révolution politique en quelque sorte.
A situation exceptionnelle, mesures inédites espérées. "Une vraie mutation de l'agriculture et de l'agroalimentaire bretons", c'est ce que demandent la Confédération Paysanne, la FSU Bretagne et l'Union syndicale Solidaires. Dans le cadre du "plan de redémarrage" dont la Région doit débattre ces 9 et 10 juillet, les organisations syndicales appellent à une rupture nécessaire avec le "modèle agricole" soutenu depuis plusieurs décennies.
Un modèle "qui s'inscrit sans états d'âme dans cette mondialisation malheureuse qui exporte non seulement nos biens mais aussi nos problèmes d'un bout à l'autre de la planète" précise le communiqué.
Les syndicats interpellent l'exécutif régional sur sa réelle volonté d'engager une transition qui se fait attendre.
"On veut développer des modèles plus résilients, plus économes, plus autonomes. Avec moins de production et plus de valeur ajoutée pour parvenir à des rémunérations justes" explique Jean-Marc Thomas, porte-parole de la Conféderation paysanne, "on ne va pas tout changer d'un coup de baguette magique. Mais on considère qu'il faut arrêter d'accorder des fonds publics à des modèles qui n'ont pas changé de direction".
Sobriété, proximité, solidarité
Ce sont les trois piliers du plan breton de redémarrage post crise sanitaire. Au-delà des intentions affichées par la Région, les trois syndicats espèrent des décisions fermes. Ils proposent une refonte en profondeur de la Politique Agricole commune, la remise en cause des traités de libre-échange et la création de nombreux emplois paysans pour une alimentation de qualité. Tourner le dos à la concentration et aux volumes permettrait, selon eux, plus de justice sociale, économique et écologique.
Un modèle insoutenable pour la qualité de l'air, de l'eau, des sols
"On ne peut pas continuer à soutenir un modèle qui nécessite des importations de soja et entraîne la déforestation. Aujourd'hui tout le monde sait. Tout le monde connaît les changements climatiques. Si la Bretagne veut respecter les accords de Paris, les cheptels doivent baisser. En pleine conscience, on fait ce qu'il ne faut pas faire" poursuit Jean-Marc Thomas, "tout le monde est d'accord sur les objectifs, mais la Bretagne a du mal à passer à la réalisation".