Au mois de juin dernier, 15 élèves de terminale du lycée Diwan de Carhaix, ont rédigé leur épreuve de maths du bac en breton. Le rectorat est resté inflexible pour la correction. Douze lycéens ont obtenu leur diplôme. Aujourd'hui les élèves ont introduit un recours auprès du rectorat.
Aziliz a obtenu son bac au mois de juillet. Pendant deux ans, avec ses camarades du lycée Diwan de Carhaix, elle s'est battue, en vain, auprès du rectorat, pour avoir le droit de rédiger en breton l'épreuve de maths au bac. En juin dernier, elle a bravé l'interdit, avec 14 autres élèves. Ils ont rédigé leur copie de maths, en breton, la langue dans laquelle ils étudient depuis la maternelle. Au moment de la correction, l'institution est restée ferme : seules les parties rédigée en langage mathématique seront corrigées. Les passages en breton ne seront pas pris en compte. Mais le jour des résultats, c'est la surprise. Les notes de maths des élèves frondeurs vont de 3 à 17. Des notes trop disparates, pour qu'une même règle de correction ait été appliquée à tous.
l'interview d'Aziliz Boistuaud, bachelière 2018
recueillie par Bleuenn Le Borgne et Florence Malésieux
Une association "Bak e Brezhoneg" et un avocat
Les élèves, réunis dans une association "Bak e Brezhoneg", ont pris un avocat, David Rajjou, qui a exhumé une lettre officielle, rédigée par le recteur de l'académie de Bordeaux en 2012 et qui autorise les lycéens scolarisés en basque à composer l'épreuve de maths dans la langue régionale. Une autorisation toujours en vigueur aujourd'hui. Ce document, qui met en avant une rupture d'égalité entre les lycéens basques et les Bretons, pourrait bien être déterminant pour les futurs candidats au bac du lycée Diwan.
David Rajjou, avocat de l'association "Bak e Brezhoneg"
Interview recueillie par Bleuenn Le Borgne et Florence Malésieux
La consultation des copies demandée
Les anciens élèves de Diwan, qui ont en outre des doutes sur la correction de leur copie de mathématiques, ont demandé à les consulter pour les comparer. Ils introduisent un nouveau recours gracieux auprès du rectorat dans l'objectif de changer les règles pour les futurs bacheliers. Et s'ils n'obtiennent pas gain de cause, ils ont bien l'intention de porter leur combat devant le tribunal administratif.