L'ex-candidat du PS à l'élection présidentielle de 2017, natif de Saint-Renan (29) a quitté le jeu politique mais pas le débat d'idées. Benoît Hamon vient de publier un plaidoyer pour le revenu universel. Une révolution plus que jamais d'actualité selon lui.
Ce vendredi, quand il arrive sur le plateau de France 3 Bretagne, Benoît Hamon a laissé tombé la cravate et laissé pousser la barbe. Il ne se rase plus. Certains y verront la preuve que l'ex-candidat socialiste à l'élection Présidentielle, fondateur du mouvement Génération.s a renoncé à toute ambition électorale.
Revoir Benoît Hamon dans "Dimanche en politique"
Fini la politique
Un homme bien dans sa peau retrouve donc sa terre natale le temps d'une émission. Benoît Hamon, un finistérien pur beurre, fils d'un ingénieur de l'Arsenal et d'une sécrétaire, élévé dans les écoles catholiques brestoises, nourri au foot et au rock. "Ado, j'avais un grand poster d' AC/DC dans ma chambre mais aujourd'hui je suis un peu plus jazz", avoue l'ancien ministre.
Etudiant en sciences éco puis en histoire, il se forge une conscience politique au sein du Mouvement des jeunes socialistes. 1997 marque l'année du grand bain électoral. Appelé par Jean-Yves Le Drian, Benoit Hamon s'attaque à la circonscription d'Auray dans le Morbihan. Il sera finalement battu. "C'était un bastion de la droite où la gauche n'avait jamais atteint le second tour. J'ai tout de même rassembler 46 % des voix mais Jean-Yves Le Drian n'était pas content" reconnaît Benoît Hamon avec un sourire.
Après cette défaite, jamais il ne retentera sa chance en Bretagne. "Ma vie amoureuse m'a fait bifurquer vers Paris. je n'ai pas de regrets. Ma relation avec la Bretagne se vit hors du cadre politique et ce n'est pas plus mal" dit-il.
Le salaire du bonheur
Aujourd'hui, Benoît Hamon est encore conseiller régional mais il s'est construit une autre vie. Il alterne entre des cours à l'université, son entreprise de conseil dans l'économie solidaire et des podcasts pour positiver l'avenir. Mais il n'a pas renoncé à la bataille des idées.
Sa grande affaire désormais est une révolution résumée dans son dernier livre " Ce qu'il faut de courage -plaidoyer pour le revenu universel " publié aux Editions équateurs. Son idée : un revenu mensuel de 750 euros versé à tous, indépendamment de la situation familiale, sans contre partie et tout le temps de la vie.
On peut appeler cela le salaire du bonheur en opposition au salaire de la peur qui concerne beaucoup de Français. Il faut changer le rapport de force entre l'employé et l'employeur. Il faut donner aux salariés la possibilité de choisir leur emploi mais aussi de s'octroyer d'autres activités sociales
Coût évalué : 500 milliards d'euros (presque deux fois le budget de la France) financé entre autres par une taxe sur les robots et les tansactions financières.
Un nouveau totem pour la gauche ?
"Cette conquête sociale est plus que jamais d'actualité vu la crise que nous traversons actuellement. C'est une piste pour le monde d'après. C'est un outil pour mettre fin à ce consumérisme délirant", estime l'ancien ministre.
Un coeur de programme peut être aussi pour la gauche ? "J'ai un message pour ceux qui veulent représenter la gauche et l'écologie à la prochaine Présidentielle. Si vous voulez être président de la République, posez les actes pour rassembler votre famille " prévient-il.
Retrouvez Benoît Hamon dans Dimanche en politique, le 22 novembre à 11h 25.