Un an après le décès d'un volontaire lors d'un essai clinique à Rennes, les juges d'instruction en charge de l'enquête ont désigné un collège d'experts pour faire la lumière sur les circonstances de cet accident.
Les juges d'instruction en charge de l'enquête sur le décès du patient, il y a un an, ont désigné un collège d'experts pour éclaircir les circonstances de cet accident, a annoncé mardi l'avocat de la famille.
Ce collège d'experts aura "pour mission de reprendre tout le travail d'enquête fait par l'inspection générale des affaires sociales (Igas) et l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM)", a déclaré Me Jean-Christophe Coubris, l'avocat de la famille de Guillaume Molinet.
Conclusions plus claires
Cet homme de 49 ans est décédé le 17 janvier 2016, quelques jours après avoir débuté l'essai clinique d'une molécule du laboratoire portugais Bial, censée soulager douleur et anxiété. Cinq autres volontaires participant à cet essai, conduit par la société Biotrial, avaient été hospitalisés au CHU de Rennes, quatre d'entre eux présentant des lésions cérébrales.Après une enquête préliminaire, le Parquet avait ouvert en juin une information judiciaire pour "homicide involontaire" et "blessures involontaires" confiée à deux juges d'instruction spécialisés du pôle de santé publique.
"Nous avons bon espoir que le groupe d'experts viendra apporter des conclusions plus claires sur les circonstances du drame", marqué par des "zones d'ombre", a souligné Me Jean-Christophe Coubris.
"Doses extrêmes", "effets secondaires" non pris en compte : "c'est une histoire qui était malheureusement prévisible par toutes les anomalies qui ont été relevées sur cet essai thérapeutique", selon l'avocat.
D'autres volontaires touchés ?
L'avocat s'interroge sur le nombre de volontaires touchés par des effets secondaires, alors que, selon lui, une centaine de personnes ont participé au test de la molécule de Bial.Parmi eux, un ancien gendarme s'était plaint de troubles de la vision lors d'un précédent essai de la même molécule en novembre 2015. Comme d'autres volontaires, il avait passé une IRM cérébrale administrée à la demande du ministère de la Santé après le drame de janvier 2016. L'examen avait mis en évidence un "accident cardiovasculaire non récent", sans pouvoir le dater, selon une source proche de l'enquête.
Une analyse contredite par ce plaignant et son avocat Me Coubris, qui ont fait valoir que le trouble neurologique est une cause directe de l'essai clinique. Une enquête préliminaire distincte a été ouverte pour "blessures involontaires" sur ce cas d'AVC.