Le Figaro et Mediapart relèvent de nombreux dysfonctionnements dans l'essai de Biotrial ayant abouti à la mort d'un volontaire. Les rapports d'enquêtes auraient été édulcorés, ce que dément l'agence du médicament. Le laboratoire dément également que les médicaments testés étaient périmés.
Après des accusations « accablantes » selon le Figaro et Médiapart, l’Agence du médicament ASM "dément catégoriquement avoir caché quelque information, document ou rapport, relatifs à l'instruction du dossier, tant à l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) qu'aux autorités judiciaires" concernant l’essai clinique de Rennes d’une molécule du laboratoire Bial, marqué la mort en janvier dernier d’un des volontaires ayant participé à l’essai.
Mediapart a en effet accusé lundi l'agence sanitaire d'avoir "trompé Marisol Touraine", la ministre de la Santé, et de s'être "livrée à une entreprise de désinformation systématique sur l'essai clinique fatal de Rennes, qui a tué un volontaire de 49 ans, Guillaume Molinet, et en a accidenté gravement quatre autres."
Ce média l'accuse ainsi d'avoir "réécrit" un rapport d'enquête interne et d'avoir transmis cette "version censurée" à l'Igas, conduisant les autorités sanitaires à dire que "cet accident était totalement imprévisible et que rien ne permettait d'anticiper la toxicité de la molécule testée" (BIA 10-2474) sur des volontaires sains.
Le 13 avril dernier, le Figaro avait divulgué ce rapport interne, le jugeant "accablant" pour l'ANSM, lui reprochant d'avoir autorisé l'essai sur des humains, sans prendre en compte, selon le quotidien, une "alerte" de ses services signalant des lésions neurologiques observées chez les animaux ayant reçu la molécule.
Dans un article paru ce 10 octobre, le quotidien dit avoir eu accès au rapport d’instruction, et y relève « des dysfonctionnements graves ». Des témoignages "accablants" de volontaires sont cités par le quotidien, qui affirme également que les enquêteurs ont trouvé des emballages de médicaments périmés qui ont pu être utilisés pour l'essai.
Le laboratoire dément cette information dans un communiqué: "La validité comme le dosage de la molécule testée ont été bien évidemment parmi les premiers éléments contrôlés et vérifiés par les services de police saisis par le procureur, par les inspecteurs de l'ANSM et par les inspecteurs de l'IGAS. Aucun médicament périmé n'a évidemment été administré par Biotrial."