Réouverture massive des lieux accueillant du public, comme les magasins, ou réorganisation du travail dans les bureaux : le besoin de parois de protection face au Covid-19 explose, entraînant un boom de la demande de plaques de Plexiglas.
On n'aurait jamais imaginé une telle demande un jour !
Michel Rivé est le fondateur et gérant de Pluxi, une entreprise basée à Landévant (Morbihan) et spécialisée dans la fabrication de produits en Plexiglas. Avant le début de la crise sanitaire, 90% de ses commandes concernaient la PLV (Publicité sur le lieu de vente) pour des grandes marques. Les 10% restants étant réservés à la conception de mobilier et de hublots.
"Quand il y a eu la décision du confinement, on avait encore du travail pour 8 à 10 jours", se rappelle M. Rivé. Une première commande de 400 parois de protection pour aménager des pharmacies lui a mis la puce à l'oreille. "Je me suis dit : il va falloir de la matière première", poursuit-il. "On a alors commandé du Plexiglas à l'aveugle et heureusement, sinon l'entreprise serait en ce moment complètement à l'arrêt".
Le Plexiglas, c'est au départ une marque déposée par le groupe allemand Röhm mais adoptée dans le langage courant. Il est également connu sous son acronyme PMMA (polyméthacrylate de méthyle), parfois appelé "verre acrylique". Une matière plastique particulièrement plébiscitée depuis le début de la crise liée au Covid-19 car le PMMA a pour avantage d'être plus solide et plus léger que le verre mais également plus transparent.
"La pénurie est de plus en plus installée", souligne le patron de Pluxi, qui fonctionne avec des commandes passées au tout début du confinement et "qui sont livrées avec du retard et un peu au compte-gouttes". De fait, les délais de livraison se sont allongés. "Les commandes que nous passons actuellement nous seront livrées en automne, voire décembre" alors qu'habituellement, il faut entre une semaine et trois semaines selon les produits.
On a choisi de se limiter à fournir la Bretagne, de toute façon nous n'aurions pas la matière pour faire plus
Une augmentation exponentielle de la demande de produits transparents
"On a un tout petit filet d'activité qui reste de notre vie d'avant. Mais en ce moment on fabrique des protections en Plexiglas pour 61% de notre chiffre d'affaires", résume Michel Rivé. Pour tous les secteurs accueillant du public autorisés à rouvrir depuis le 11 mai, "c'est vital d'avoir ces protections", constate-t-il. Mais "on va avoir du mal à fournir".Actuellement, l'entreprise ne fonctionne pas à plein régime puisqu'un salarié est encore en chômage partiel et les horaires restent moins larges qu'en temps normal. "On aurait de quoi travailler 10 à 15% de plus s'il n'y avait pas de pénurie", conclut-il.