500 compétiteurs de 28 pays croisent le fer du 26 septembre au 3 octobre aux championnats du monde de bras de fer à Dieppe, en Normandie. Parmi eux, deux Finistériens : Didier Rolland, qui est par ailleurs organisateur de l’événement et David Quemener, handicapé, qui a découvert ce sport au début de l’année. Deux forces de la nature.
Ambiance des grands soirs au Novick's Stadium, un bar sportif de Dieppe. Le soir, pour les finales, plusieurs centaines de personnes sont là pour admirer et encourager de drôles de champions, des "ferristes" comme on les appelle. Des champions du bras de fer, pratiqué comme un vrai sport, avec règlement strict et un arbitre pointilleux.
Le Finistérien Didier Rolland, à la fois co-organisateur de ces championnats du monde en tant que président de l'IFA (International Federation of Armwrestling) en France, et participant, est un homme incontournable dans le milieu. Il n'a pas remporté de titre cette fois ci mais termine deux fois vice-champion du monde dans les catégories "+105kg, +50 ans, bras gauche et bras droit".
Le tire de champion du monde, il l'a déjà remporté une fois, en Pologne en 2019.
10 heures d'entraînement par semaine
A 55 ans, ce grand gaillard de 1,90m pour 145 kilos, avc des bras bras "gros comme ça", est un habitué des tables. "J’ai toujours baigné dans le milieu des épreuves de force, raconte-t-il. Mais j’ai découvert le bras de fer sportif il y a quatre ans, ça a été le coup de foudre".
Didier, qui habite à Taulé dans le Finistère, travaille comme préleveur de terres pour analyse dans les exploitations agricoles bretonnes. Ce qui ne l'empêche pas de s’entraîner tous les jours, 10 heures par semaine en moyenne. "Je fais du travail de poulie, j’affronte des sparing-partners. Il faut solidifier les tendons et les muscles".
Un rapport de force physique et mental
Le bras de fer exige d’être fort des doigts et des poignets pour proposer plusieurs positions de combats et d’attaques. C’est un sport surprenant, où finalement on ne peut pas se fier au physique de son adversaire.
Mais attention, il n‘y a pas que les muscles, il y a aussi la tête.
Le mental est un muscle souple, très important. En fait le bras de fer est un sport très complet, un sport de combat, avec de l’adrénaline. C’est un mix de tout ça qui fait que j’adore ce sport.
Didier Rolland, champion du monde de bras de fer en 2019 et co-organisateur des championnats du monde à Dieppe
Un sport venu des pays de l'Est
Les meilleures nations sont les Etats-Unis mais aussi et surtout les pays d’Europe de l’Est . "Là-bas le bras de fer est une véritable culture", lance Didier, presque envieux.
Champion du monde bras gauche et deuxième en bras droit en Pologne en 2019, il cherche à transmettre sa passion.
Un sport difficile à populariser en France
Depuis quelques mois, il coache David Quemener, qui lui va tenter de décrocher le titre de champion du monde de bras de fer handisport, dans la catégorie des moins de 70 kg, à partir de ce vendredi 30 septembre.
Venu de Sibiril dans le Finistère Nord, cet ambulancier de 44 ans a de grandes ambitions.
Les deux passionnés voudraient populariser ce sport mais ce n’est pas facile. "C’est parfois compliqué de trouver des compétiteurs, explique Didier. Beaucoup de débutants connaissent rapidement des problèmes de tendons, de muscles. Il faut accepter la douleur, accepter de perdre. Beaucoup abandonnent".
Peut-être un grand tournoi bientôt en Bretagne
En France, on compte environ 500 pratiquants. En Bretagne, il n’existe aucun club.
Ils aimeraient y remédier, et organiser une compétition locale. "J’espère pouvoir organiser un tournoi à Plouescat début décembre 2022", annonce Didier.
Nul doute que le public finistérien répondra présent.