Les conditions climatiques et de mer ont favorisé ces derniers jours l'échouage de grands cétacés, de dauphin et de bébés phoques sur le littoral sud de la Bretagne. Une situation qui n'est pour autant pas exceptionnelle.
Ces derniers jours, l'observatoire Pélagis basé à La Rochelle et qui rassemble les programmes d’observation et d’expertise sur la conservation des populations de mammifères et oiseaux marins, reçoit de nombreux signalements d'échouages de cétacés ou de phoques.
Coups de vents plus grandes marées
"C'est un phénomène qui s'explique facilement" précise Willy Dabin, un scientifique en charge du réseau national de échouages pour le laboratoire Pélagis. "Les coups de vent d'ouest qui se sont multipliés la semaine dernière ont ramené vers la pointe bretonne les cadavres de cétacés à la dérive. Ces cadavres sont des animaux morts pour différentes raisons dont certains sont victimes des outils de la pêche industriel. Et avec les grandes marées qui ont suivi, ces animaux ont été déposés sur le haut de l'estran à marée haute et n'ont pas été ramenés à la mer par la marée descendante".Trois grands cétacés
Ces derniers jours, les côtes de Bretagne sud ont ainsi été le théâtre de l'échouage de trois grands cétacés, tous des rorquals de la famille des baleines à fanons.- À Trégunc (Finistère), le 19 décembre, c'est un rorqual de 10 à 11 m et de 6 à 8 tonnes qui a été retrouvé mort sur une plage. Son cadavre a été évacué.
- À Groix (Morbihan), dans une crique, un rorqual de 16,50 m en état de décomposition avancé a été retrouvé le 24 décembre. Catherine Robert, responsable de la réserve naturelle de Groix, explique que c'est un événement rare sur l'île, le deuxième en 30 ans, le dernier ayant eu lieu à sa connaissance en 2006.
Mais les grands cétacés ne sont pas les seuls à venir s'échouer. Depuis début décembre, le laboratoire Pélagis a eu connaissance de 14 cas de petits cétacés échoués, dont des dauphins communs pour la plupart. Les cadavres ont été retrouvés à Concarneau, Plouharnel, Loctudy ou encore Plogoff ce jeudi 27 au matin.
Des bébés phoques épuisés
Autres victimes de ces échouages, les bébés phoques (les naissances ont lieu de octobre à décembre, NDLR). "Ce sont des petits non sevrés qui sont trop épuisés par les conditions de mer difficiles et qui viennent sur le littoral pour se reposer" explique Willy Dabin.Actuellement, 11 phoques sont soignés et alimentés à la clinique, dont 7 arrivés en moins d'une semaine. À raison de trois kilos de poisson par jour, ils continuent de prendre du poids pour être prêts à affronter la mer et leur premier hiver.