Britanniques et Européens ont encore une fois cherché un terrain d’entente ce jeudi 3 décembre concernant les accords commerciaux du post-Brexit. Les pourparlers pourraient se poursuivre ce vendredi. Un des points sensible reste la pêche.
La rupture définitive entre le Royaume-Uni et l'Europe aura lieu le 31 décembre, date à laquelle les Britanniques cesseront d'appliquer les normes européennes. Et pourtant à quelques jours seulement de ce départ annoncé, plusieurs points sur les modalités des futurs échanges commerciaux entre les deux parties achoppent encore à des difficultés. Les observateurs s’accordent sur le fait que tout peut encore arriver y compris un no deal (absence d’accord) avec ses conséquences économiques désastreuses.
"Nous sommes à la fin d'un marathon, probablement au-delà du km 40 (sur 42,2km). Mais il y a encore du chemin à parcourir", a affirmé jeudi Stefaan de Rynck, conseiller du négociateur européen Michel Barnier, lors d'un débat organisé par le European Policy Centre (EPC).
La difficulté des négociations autour de la pêche
Les deux parties peinent toujours à avancer sur les trois même points : l'accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques, les garanties réclamées à Londres en matière de concurrence et la manière de régler les différends dans le futur accord. Certains états membres, en particulier les plus concernés par un accord sur la pêche (France, Danemark, Pays-Bas ou Belgique), disent préférer un "no deal" à "un mauvais accord".
"Paris n'est pas prêt à accepter un accord à n'importe quelles conditions et certainement pas à voir la pêche sacrifiée comme une variable d'ajustement", a averti ce jeudi 3 décembre le Premier ministre français, Jean Castex, devant des représentants de la filière à Boulogne-sur-Mer (Nord). Il leur a promis un plan d'accompagnement. L'Union européenne (UE) a provisionné 5 milliards d'euros dans son budget pour soutenir les secteurs les plus touchés par le Brexit.
La vision des Britanniques
"Nous sommes vraiment au bout du parcours, mais il y a encore de réelles disparités", reconnaît-on côté britannique. Une source gouvernementale au Royaume-Uni a d'ailleurs souligné ce jeudi 3 décembre dans la soirée que l'UE avait apporté "de nouveaux éléments" inattendus dans la négociation. "Une percée est encore possible dans les prochains jours, mais cette perspective s'éloigne", a-t-elle ajouté.
La vision des Européens
Selon un haut diplomate européen, l'UE n'a plus grand chose à céder aux Britanniques : elle n'est plus qu'à "quelques millimètres" de ses lignes rouges. "Nous avons besoin d'un mouvement de la part du Royaume-Uni pour parvenir à un accord", insiste-t-il.
Michel Barnier pourrait faire un nouveau point ce vendredi 4 décembre dans l'après-midi avec les Etats membres, mais cette rencontre doit encore être confirmée, a indiqué une source européenne.
Sans accord pour régir leur relation, les deux parties échangeront selon les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane ou de quotas. Au risque d'un nouveau choc économique s'ajoutant à celui de la pandémie.