Circuler en ville à vélo, ça s'apprend !

Le dispositif "coup de pouce vélo", initié par le gouvernement, permet de s'offrir quelques heures de cours de bicyclette avec un moniteur. Quand on n'en a pas enfourché une depuis de longues années, ce n'est pas un luxe...

"C'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas ! ", selon l'expression consacrée. A croire que faire du vélo fait partie du patrimoine génétique de l'humanité.

Dans la réalité, ils sont plus nombreux qu'on ne le pense à ne pas maîtriser la technique, ou à ne pas en avoir fait depuis tellement longtemps qu'il leur faut réapprendre toutes les bases.

"Ça a été ma grande surprise quand j'ai commencé cette activité, dit Thomas Lejeune, moniteur de vélo pour l'association Roazhon MobilityJ'imaginais qu'il n'y aurait que de jeunes enfants à mes cours. Mais j'ai vu arriver beaucoup de personnes autour de 60 ans qui, soit n'ont jamais eu l'occasion d'apprendre, soit on fait très tôt une mauvaise chute et n'ont plus voulu remonter dessus. Mais maintenant, ils veulent pouvoir faire des petits déplacements en ville, pour garder la forme."

 

Savoir prendre sa place sur la route

 

Ces personnes représentent les deux tiers des "élèves" de Thomas Lejeune, l'autre tiers étant constitué de ceux qui savent, mais n'osent pas.

Le moniteur s'emploie alors à les rassurer, à leur donner des conseils pour se familiariser avec les aménagements cyclables, les panneaux. Mais il leur faudra surtout surmonter la peur : celle de la chute, bien sûr, mais aussi de la cohabitation avec les véhicules.

"Les débutants vont sur la route avec l'impression de déranger : ils doivent apprendre à ne pas rouler collé au trottoir. Je leur explique aussi qu'ils doivent avoir en permanence un oeil sur ce qui les entoure : être attentif au piéton qui risque de traverser sans regarder ou à la portière de voiture qui va s'ouvrir sans prévenir," détaille Thomas Lejeune. 

La municipalité de Rennes a choisi d'offrir à tous des cours de vélo gratuits d'une heure et demi, accessibles très facilement en s'adressant à Roazhon Mobility. L'effet a été immédiat : l'association enregistre déjà plus de cinquante inscriptions à des cours en juin alors qu'auparavant, le chiffre plafonnait à une vingtaine par an...
 

 

Redonner confiance

 

Partout ailleurs, il sera possible d'utiliser les cinquante euros du coup de pouce vélo pour financer une remise en selle. La procédure est un peu plus compliquée : il faut s'inscrire sur le site auparavant.

A Brest, pour ce prix là, l'association Brest à pied à vélo (Bapav) propose cinq heures de cours (30 euros plus 20 euros d'adhésion).

"En une heure, on peut leur redonner confiance : on revoit le code de la route, on donne des conseils. Mais on peut aussi aller plus loin, comme par exemple aider les gens à construire leur trajet domicile-travail en évitant les dénivelés ou en privilégiant un parcours plus long mais plus sûr", affirme Gwladys Théaud, de Bapav. 

"On les accompagne pour découvrir les aménagements sécurisants, confirme Leslie Philippe, monitrice pour Bapav. Ils doivent parfois revoir leurs pratiques. Par exemple, pour entrer dans un petit rond-point, je conseille de se placer au centre de la voie, comme si on était en voiture. Il n'y a pas si longtemps, les bandes cyclables étaient matérialisées sur le bord extérieur du rond point. Mais on est revenu dessus : les automobilistes ne nous voyaient pas, ils nous coupaient très souvent la route, c'était dangereux."

 

Mauvaises habitudes

 

Apprendre à circuler en ville n'a donc rien de superflu, même pour des non-débutants.

C'est notamment l'avis de Serge Philippe, de l'association  l'Abri Syklett, à Lorient, qui constate souvent de mauvaises habitudes chez les cyclistes : "Combien on en voit qui, lorsqu'ils s'arrêtent à un feu, restent assis sur la selle et se maintiennent en équilibre, sur la pointe des pieds. Or, pour qu'une selle soit bien réglée, il ne faut pas que les pieds touchent par terre. Il est important de maîtriser ce petit geste qui consiste à descendre de la selle lorsqu'on s'arrête."

Serge Philippe plaide aussi pour que les cours soient, sinon obligatoires, du moins fortement conseillés lorsque l'on acquiert un vélo électrique, engin qui peut facilement atteindre les 25 km/h et qu'il est donc important d'apprivoiser. Or, celui-ci est très prisé des personnes âgées dont on sait qu'elles peuvent parfois manquer de réflexes...

Mais même si le vélo en ville comporte des risques et réclame quelques précautions, il reste une pratique ouverte à tous. Et grâce aux incitations financières et aux aménagements cyclables temporaires installés dans la plupart des agglomérations bretonnes, le moment n'a jamais été aussi propice pour s'élancer...

 

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