Confinement. Entre visites virtuelles et interdictions, les professionnels de l'immobilier dubitatifs

Pour plusieurs professions, le nouveau confinement impose des règles, pas toujours faciles à comprendre et à appliquer. Dans l'immobilier, impossible désormais de réaliser des visites alors que d'autres actes sont autorisés.  

"Un manque de cohérence." Voilà comment Anthony, agent immobilier à Rennes décrit la situation actuelle. "On peut travailler, oui et non", explique-t-il. "On peut faire des estimations, prendre des mandats, en respectant les gestes barrières. On ne peut pas faire de visites ou alors seulement virtuelles (en montrant avec son téléphone) mais il faut que le bien soit vide."

Son agence est aujourd'hui fermée au public, Anthony télétravaille. Pour les visites virtuelles, son entreprise fait appel à un photographe qui lui peut rentrer dans les logements, prendre des clichés et permettre ensuite l'envoi d'un lien pour une visite à 360°. 

"La visite virtuelle, cela donne un aperçu mais ça ne concrètise pas l'achat. Les gens ont besoin de venir sur place, parce que c'est tout de même un investissement. Ils doivent voir les détails, les travaux à faire etc..."

A noter que les visites pour les locations sont aussi interdites. Seul changement par rapport au premier confinement, le droit de faire les états des lieux d'entrée et de sortie, pour ne pas empêcher les gens de déménager. Pour les professionnels de l'immobilier, seule subsiste la continuité de service : la facturation des loyers, les travaux si besoin, les dépannages dans les immeubles...
   

On a cette sensation de confinement plus souple, dans laquelle les francs-tireurs pourraient s'engouffrer.

Franck Maussion, président de la chambre FNAIM Bretagne


Franck Maussion, le président de la chambre FNAIM Bretagne (Fédération Nationale de l'immobilier) partage le même constat qu'Anthony sur les visites virtuelles : "Il y a une utopie dans ces visites, c'est juste une amorce." 

Lui aussi a du mal à comprendre : "Les banques et les assurances restent ouvertes, je ne vois pas grande différence." 

Il s'inquiète surtout d'un déséquilibre entre ceux qui vont appliquer les règles et les autres. "Nous on essaie de faire attention mais on sait que malheureusement certains vont faire ces visites. Il y a une forme de concurrence déloyale. On a cette sensation de confinement plus souple, dans laquelle les francs-tireurs pourraient s'engouffrer." 

"J'ai un exemple à vous donner, ce matin un locataire nous a appelé nous demandant s'il avait le droit de refuser une visite. Un de nos concurrents lui avait proposé."


Il ajoute : "Soit c'est autorisé pour tout le monde, soit c'est interdit. Je ne dis pas que c'est facile pour le gouvernement mais il doit nous écouter. Je ne suis pas contre ces mesures, mais il faut qu'elles soient claires, applicables et sanctionnables." 
 

 

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