Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a annoncé ce jeudi 27 juillet la nationalisation "temporaire" des chantiers navals STX France. La France fait prévaloir son droit de préemption face à un actionnaire italien jugé problématique. Une façon de gagner du temps pour "négocier au mieux".

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Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a annoncé ce jeudi, au cours d'une conférence de presse, que l'Etat allait nationaliser temporairement les chantiers navals STX de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). La nouvelle avait fuité dès la fin de matinée dans Le Monde. Cette solution avait pourtant été écartée un peu plus tôt par le porte-parole du gouvernement.

Droit de préemption


Appelé à trancher sur le sort des chantiers, "Emmanuel Macron a choisi de nationaliser cette entreprise plutôt que d'en confier les clés à un actionnaire italien jugé problématique. L'opération devrait être (...) mise en oeuvre d'ici à vendredi soir, l'Etat, déjà actionnaire à 33%, faisant jouer son droit de préemption sur le reste du capital."

La veille, mercredi 26 juillet, la France avait lancé un ultimatum à l'Italie évoquant une nationalisation des chantiers navals de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) si Rome n'acceptait pas de renoncer à une participation majoritaire au profit d'un partage à 50-50 du capital.


Une façon de gagner du temps


Reste que la nationalisation ne sera que transitoire, explique Bruno Le Maire. En tout état de cause, précise le ministre, STX  n'a "pas vocation" à rester dans le giron de l'Etat. "C'est transitoire. Cela nous donne du temps pour poursuivre les négociations avec l'Italie, ou trouver une solution." 

Bruno Le Maire mardi à Rome


Bruno Le Maire se rendra à Rome mardi prochain pour tenter d'obtenir « un accord satisfaisant pour les deux parties ». La proposition faite à Fincantieri « d'un partage à 50-50 reste sur la table »


"C'est comme de la diplomatie"


En début de matinée, ce jeudi, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner avait pourtant écarté l'idée d'une nationalisation. "On est dans une forme de négociation, on veut réaffirmer les intérêts de la France. L'objectif n'est pas de nationaliser STX, notamment parce que les partenaires italiens sont des partenaires majeurs", a-t-il déclaré sur BFMTV et RMC.
"STX fait partie des intérêts nationaux, à la fois pour les emplois qu'il représente, (..) pour la particularité de ces chantiers qui ont un savoir-faire unique, donc dans une négociation avec les partenaires internationaux il est normal que l'État puisse hausser le ton. (...) C'est comme dans la diplomatie, il faut avoir quelques armes et montrer qu'on a quelques armes. Ça permet de négocier au mieux", avait expliqué Christophe Castaner.

80 millions d'euros
 

Selon Le Monde, le coût de l'affaire, pour l'Etat français, s'élèverait à peine 80 millions d'euros, une opération somme toute assez "raisonnable".

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