Si les bourses paniquent ce n'est pas le cas des entrepreneurs bretons. Ce vendredi matin les professionnels qui travaillent avec les britanniques s'interrogent. Ils ne croient pas que les voisins d'outre Manche vont subitement déserter la région, mais ils craignent de perdre des clients.
Golf et resort, centre équestre, hôtel ou cottage, il y en a pour tous les goûts au Domaine des Ormes, et surtout pour le goût des britanniques. L'établissement stratégiquement situé entre Saint-Malo et le Mont-St-Michel accueille tout au long de l'année de très nombreux touristes venus d'outre-Manche. Ils représentent pas moins de 50 % de la clientèle du domaine sur la saison estivale.
Ce vendredi le Brexit est au centre de toutes les conversations. Parmi les clients les réactions sont partagées à l'image des résultats du vote. Mais du côté de la direction du Domaine des Ormes, pas de panique,
"Les clients sont des vacanciers fidèles qui viennent pour profiter de la région. Seul le cours de la Livre pourrait avoir une incidence mais pas au point de leur faire renoncer à leurs vacances en Bretagne" Anne Sophie Bruneval - Responsable Communication et Marketing du Domaine des Ormes
Les transports, un baromètre à surveiller
Pourtant le tourisme en Bretagne pourrait bel et bien souffrir de ce Brexit. A commencer par les sociétés de transport telles que la Britanny Ferries qui assure les liaisons avec les îles britanniques. Ou encore les compagnies aériennes et l'aéroport de Rennes qui déservent notamment Londres. En 2015 les aéroports de Rennes et Dinan ont enregistré un flux de 55 000 passagers sur ces lignes, essentiellement des voyages d'agréément. Mais ce matin pas d'inquiétude particulière sur le tarmac rennais. "On espère qu'il n'y aura pas d'incidence. On ne croit pas à un bouleversement immédiat de notre fréquentation" nous confie Nathalie Fortineau, la responsable communication des aéroports de Rennes et Dinan.En Bretagne, un tiers des visiteurs sont britanniques
Pour Mickaël Dodds, Directeur Régional du Tourisme en Bretagne, lui même anglo-irlandais, les incidences seront inévitables, mais peut être pas immédiates. Car chaque année la Bretagne accueille 600 à 700 000 visiteurs en provenance du Royaume-Uni. Autrement dit un tiers des visiteurs étrangers en Bretagne sont originaires d'Outre Manche ! Une manne qui pourrait pourtant se tarir..."Pour cet été, les britanniques qui ont déjà fait leurs réservations vont maintenir leurs vacances en Bretagne. Mais les indécis pourraient choisir de rester à la maison- M.Dodds, Directeur Régional du Tourisme
Quoi qu'il en soit, à ce stade, bien malin qui peut estimer avec précision les incidences économiques sur notre territoire. En réalité c'est le cours du change entre la Livre et l'Euro qui sera, à l'évidence, déterminant.
So wait and see...