300 personnes pour dire non à la ferme de saumons dans les Côtes d’Armor

Ce 12 décembre, 300 personnes se sont rassemblées sur le site de la ferme à saumons qui doit voit le jour à Plouisy, près de Guingamp. Ils refusent un projet " Fish and fric ! "

"On a déjà les porcheries industrielles, des poulaillers industriels, à quoi bon des fermes à saumons industrielles ?"Jean ne comprend pas comment on peut imaginer une telle production. Il juge le projet "complètement démodé et surtout polluant ! "

Smart Salmon, une entreprise norvégienne, prévoit d’élever des saumons pendant deux ans dans des bassins de 10 mètres de diamètre et de 15 mètres de profondeur alimentés par 600 m3 d’eau par jour.

Dans un premier temps, l’entreprise envisage de produire 10 000 tonnes de poissons par an. 20 000 tonnes ensuite.

Le problème de l’eau

L’association Eau et Rivières de Bretagne rappelle que l’eau est une denrée rare. "La Bretagne connait des problèmes de sécheresse, et on installe cette ferme qui a besoin de 600 m3 par jour. Ils vont la prendre où ?  Et que deviendra l’eau qui a séjourné dans les bassins ?".

Les porteurs de projet parlent de "circuit fermé" mais les associations s’inquiètent. "Zéro rejet, c’est un mirage, on n’y croit pas" s’agace Dominique Le Goux, responsable de l'association Eau et Rivières des Côtes d'Armor. 

La question des déjections

"Produire du saumon intensif en faisant venir du soja OGM du Brésil, moi ça me questionne" lance un ancien élu de Plouisy.

La Confédération Paysanne a sorti sa calculatrice. "Pour produire 10 000 tonnes de saumons, il faut au moins 30 000 tonnes d’aliments. Les déjections des saumons vont contenir 2 430 tonnes d’azote, 284 tonnes de phosphore. Il faudra 3 500 hectares de terre pour épandre de telles quantités. "

Smart Salmon promet une unité de méthanisation pour traiter les déjections et les transformer en énergie. 

"Tout ça, s’agace Jean, pour faire un produit médiocre. On construit une usine à saumons pour satisfaire le Grand capital. C’est aberrant. Surtout quand il y a des agriculteurs bio qui voudraient s’installer pour faire du bon ! "

"Mais en fait, comme on n’arrive plus à faire du saumon en mer parce qu’ils tombent malades, alors, on va faire du saumon en pleine terre, hors sol ! Il y a juste beaucoup de fric à se faire sur le dos de la nature." 

Tout le milieu impacté

Sous le hangar, la scène est insolite, dans une manifestation. Couteau à la main, André Arin, du Comité régional conchylicole Bretagne-Nord, ouvre des huitres. "On le sait, explique-t-il, tout part à la mer. Cette ferme aura un impact sur notre travail. Nous dépendons de la qualité de l’eau. On ne nourrit pas les huîtres, elles se nourrissent du plancton, on dépend donc de la qualité du plancton  qui dépend de la qualité des cours d’eau donc si ils se dégradent, le plancton va suivre. Tous les ostréiculteurs de la Baie de Paimpol sont concernés, nous sommes une cinquantaine."

Le combat ne fait que commencer

L'agglomération de Guingamp a signé un compromis de vente des terres à Smart Salmon mais le projet ne fait que commencer. Le combat des associations aussi ! 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité