Dans cette petite commune du centre Bretagne, les trois cafés, seuls commerces du bourg, sont fermés jusqu'à nouvel ordre. Un choix, pour ne pas avoir à faire respecter le pass sanitaire qu'ils estiment discriminatoire.
"Les cafés, ce sont des lieux ouverts, de rencontres, ça crée du lien social. Là, il faudrait faire du tri et il n'y a plus d'égalité d'accès entre tous. On préfère fermer dans ce contexte", déplore Camille Chiron, en charge des achats à Folavoine, "épicerie rurale et café", située derrière l'église. Seule la partie café, qui dispose également d'un large espace en plein air sur la place, est fermée. Quant à l'épicerie, portée par une SCIC (société coopérative d'intérêt collectif) composée d'environ 120 sociétaires, elle conserve son rôle de "lien social".
Le café-restaurant "L'Unik-K'fé", arbore une grande affiche en vitrine: "Le contrôle social n'est pas notre métier. Bar fermé!".
Et le jardin du café-librairie "Le temps qu'il fait", qui l'été fait office de café, est lui aussi fermé.
Ces commerces insistent sur le fait qu'ils reconnaissent la gravité de la pandémie et qu'ils ne contestent pas la vaccination. Simplement, dit l'affichette à la porte de la librairie, "nous n'avons jamais eu vocation à devenir des agents du contrôle social. Nous n'imaginons pas appliquer les mesures liées au pass sanitaire et discriminer ainsi nos client.e.s".
Rassemblés en collectifs, ces opposants locaux au pass sanitaire ne se reconnaissent pas dans les manifestations organisées les samedis comme ce 21 août dans les grandes villes. Ils préfèrent se retrouverer au village dans des rassemblements festifs qui redonnent goût sens et possibilité de convivialité.