Agriculture. Le coco de Paimpol en baisse de régime

L'année 2020 n'est pas à marquer d'une pierre blanche pour les producteurs de coco de Paimpol. Seulement 4.300 tonnes de haricots blancs ont été récoltées. Le chiffre le plus bas de ces dix dernières années. Explications.

Sale temps pour le coco de Paimpol en 2020 ! Avec 4.300 tonnes produites, le célèbre haricot blanc breton enregistre "sa plus petite récolte depuis dix ans". Hubert Jacob producteur et président du syndicat de défense de l'AOP coco de Paimpol garde encore en mémoire les années fastes, " où on pouvait produire jusqu'à 10.000 tonnes", mais ça, c'était avant. "On a atteint un plateau de 5 à 6.000 tonnes depuis 2010, explique-t-il. Et depuis trois ans, on est confronté à une baisse régulière".


La tempête Alex et les mouches

2020 bat tous les records dans le mauvais sens. En cause : la tempête Alex du mois d'octobre qui a ravagé les cultures. En 24 heures, l'AOP coco de Paimpol a été noyée sous 200 mm d'eau. "Les parcelles étaient inondées, souligne Hubert Jacob, on a perdu 10 à 20 % de la récolte. Les haricots n'étaient plus commercialisables ni consommables vu les trombes d'eau qui se sont abattues ici". Lui même y a laissé des plumes : au lieu des 80 tonnes qu'il produit habituellement, il n'a pas dépassé les 50 tonnes. 

Semé de la mi-avril à la mi-juillet, le haricot est ramassé de fin juillet à fin octobre. La tempête a stoppé net les dernières semaines de ramassage des gousses. "Une catastrophe" pour les 150 producteurs de l'AOP. 

Mais Alex n'est pas la seule à blâmer. Les mouches ont aussi leur part de responsabilité. Elles "attaquent" les semis, particulièrement en juin. "Dès que le temps est un peu orageux, les mouches font leur apparition, note le président du syndicat de défense de l'AOP coco de Paimpol. En 2020, c'est 15 % de la production qui a été perdue à cause d'elles".


Vendre du coco de Paimpol écossé

Plus globalement, le nombre de producteurs est en baisse. Les légumiers n'échappent pas à la crise des vocations qui touche l'agriculture. Conjuguée à la pyramide des âges, cette situation n'arrange pas les affaires du coco de Paimpol qui aimerait pourtant séduire les jeunes consommateurs. "Il devrait devenir tendance car c'est une protéine végétale, remarque Hubert Jacob. Dans le contexte de diminution de la consommation de viande, ce serait logique". Autre axe sur lequel le syndicat de défense planche : vendre le haricot blanc déjà écossé. "Comme pour les petits pois". Reste à savoir si ce 'nouveau' produit pourrait être labellisé AOP.

Enfin, Hubert Jacob relève que le coco de Paimpol souffre d'un manque de valorisation. "Le prix rémunérateur est faible pour le paysan s'il veut compenser la prise de risque, précise-t-il. Il faut que l'on remotive les gens".

Pour l'heure, les maraîchers sont à pied d'oeuvre pour la récolte 2021. "Le printemps a été compliqué car il a fait froid. Mai, ça n'a pas été brillant non plus. Depuis quinze jours, les cultures se retapent. On va continuer à semer jusqu'à mi-juillet". En espérant, cette année, que la météo ne sera pas trop orageuse pour limiter l'attaque des mouches.
 

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