Après l’hécatombe de leurs abeilles, les apiculteurs français avaient obtenu une aide exceptionnelle de l'Etat de trois millions d’euros. Les Bretons viennent d’apprendre qu’ils ne toucheraient que 100 000 euros.
Plus de 20 000 ruches ont été décimées en Bretagne cet hiver, soit un tiers de la totalité des abeilles. Pour leur venir en aide et compenser les pertes, la Région Bretagne a débloqué un plan de soutien exceptionnel. Une somme qui devait compléter celle de l’État. Finalement, cette somme de l'Etat sera de 100 000 euros sur les 3 millions d'euros accordés, au total.
Compte tenu des dégâts dans l’Ouest, les apiculteurs bretons espéraient entre 300 000 euros et 400 000 euros.
"On a répondu à beaucoup d'enquêtes prouvant ces mortalités et on est les plus mal servis, c'est incompréhensible", s’indigne José Nadan, apiculteur au Faouët (Morbihan). Lui a perdu 300 ruches, soit 50 % de ses abeilles. Un préjudice estimé à 120 000 euros. François Le Dudal, apiculteur à Cohiniac (Côtes d'Armor) parle d'un montant d'aide "ridicule" : "100 000 euros, c'est moins de 3,5% de la totalité de l'enveloppe de l'Etat, alors qu'on fait partie des apiculteurs les plus impactés (...) ça nous laisse sans voix".
Une lettre ouverte aux parlementaires
Le syndicat des apiculteurs professionnels de Bretagne, a écrit aux députés et sénateurs de Bretagne. "C’est un réel mépris à notre égard, comme à l’égard de la Région qui a affiché dès le début sa volonté de sauver ses apiculteurs", écrit le syndicat.
Il tient l’État comme "premier responsable de cette catastrophe économique […] ça fait 20 ans que les apiculteurs se battent inlassablement pour obtenir l’interdiction des néonicotinoïdes, pourtant reconnues extrêmement toxiques, dès leur mise sur le marché".
Une journée d’action à Carhaix
Le 30 septembre, les apiculteurs organisent une journée pour protester contre cette décision de l’État, à Carhaix. Une action qui se veut pacifique est festive.