Banderoles hostiles déployées pendant les matchs et grève des encouragements... À Guingamp, comme ailleurs, les supporters sont en colère contre BeIN Sports, diffuseur des matchs de Ligue 2 et ils le font savoir. En cause : la programmation le vendredi du multiplex des rencontres de Ligue 2 au lieu du samedi.
"BeIN Sports tue la Ligue 2" Ce message, les supporters de l'En Avant de Guingamp l'ont inscrit sur une banderole déployée ce vendredi 16 août lors du premier jour de la Ligue 2. Les Guingampais rencontraient Troyes à domicile au Stade du Roudourou.
À lire aussi : Crise des supporters à Guingamp : avec une "tolérance zéro" face à la violence, EAG renforce son dispositif de sécurité
Une banderole peu visible sur les images télévisée BeIN Sports ce soir-là. Tout comme cette autre banderole d'une quinzaine de mètres de long, plus véhémente encore : "Houzot : ta prog' à la con tue notre passion".
Guingamp - Troyes (16/08/24). Grève générale sur tous les terrains de Ligue 2. pic.twitter.com/Ga81CaC0yW
— Kop Rouge (@KopRouge93) August 17, 2024
Florent Houzot, directeur de la rédaction et des antennes de BeIN Sports, directement nommé et visé, a suscité les colères des supporters de l'En Avant de Guingamp et de ceux de l'ensemble des clubs de Ligue 2 en programmant le multiplex des matchs de Ligue 2 le vendredi soir à 20h et non plus le samedi comme prévu initialement par la Ligue dans son appel d'offre.
On a quand même des gens qui nous retournent leurs abonnements parce qu'ils sont mécontents.
Sylvie Le BuanSalariée de l'EAG
À quelques heures du coup d'envoi, à la billetterie de l'En Avant de Guingamp, les supporters avaient pourtant répondu présents, mais la déception était bien là : "Il y a de l'engouement, mais on a quand même des gens qui nous retournent leurs abonnements parce qu'ils sont mécontents", témoigne Sylvie Le Buan, salariée du club.
Je finis le travail comme tout le monde le vendredi soir. Et je ne peux pas faire un trajet Paris-Guingamp le vendredi.
ElouaneParisien et supporter de l'EAG
Elouane, qui vit à Paris, a déjà fait ses comptes : "Je finis le travail comme tout le monde le vendredi soir. Et je ne peux pas faire un trajet Paris-Guingamp le vendredi. C'était possible quand c'était le samedi, mais ça ne va plus être possible aujourd'hui."
Pour ceux qui habitent moins loin, il va aussi falloir s'organiser. Erwan a quand même repris son abonnement : "Je sais que je pourrais quand même aller aux matchs à domicile, mais à l'extérieur, je ne suis pas sûr de pouvoir aller à beaucoup de matchs cette année."
Par cette décision, BeIN Sports et la LFP (Ligue de Football Professionnel) manifestent un mépris évident à l'égard des supporters.
Kop RougeCommuniqué de presse
Le Kop Rouge, le groupe de supporters de l'En Avant de Guingamp, est bien plus virulent. Dans un communiqué, il dénonce une décision brutale, à trois semaines de la reprise : "Par cette décision, BeIN Sports et la LFP (Ligue de Football Professionnel) manifestent un mépris évident à l'égard des supporters."
[COMMUNIQUÉ COMMUN GROUPES DE SUPPORTERS DE L2] Bein Sports tue la Ligue2. Le foot, c’est le week-end ! pic.twitter.com/3kfeIFyNCv
— Kop Rouge (@KopRouge93) August 11, 2024
Le groupe fustige aussi les clubs de Ligue 2 responsable selon lui de "complicité" en ne défendant "que trop peu les intérêts de leurs supporters". Des clubs, selon le Kop Rouge, "pris au piège d'un système gangréné par la prédominance des droits TV".
De son côté, le diffuseur, qui a acquis les droits de diffusion de la Ligue 2 pendant cinq ans pour 200 millions d'euros au total, justifie ce choix dans une interview accordée à Ouest-France en rappelant que ce changement a été validé par les clubs et la Ligue et que "le multiplex sur beIN a été diffusé le vendredi soir pendant huit ans, de 2012 à 2020, à 20 h."
À l'image du Kop Rouge, les groupes de supporters des clubs de Ligue 2 entendent continuer à mettre la pression au diffuseur en appelant téléspectateurs à se désabonner et indiquent faire la grève des activités d'animation en tribune. Ils disent aussi se réserver le droit "de recourir à toute action visant à perturber la diffusion des rencontres par BeIN Sports."