Il n'est ni le premier ni le dernier "fils de" à évoluer au plus haut niveau, mais Marcus Thuram, fils du champion du monde 1998 Lilian Thuram, arrivé cet été à Guingamp, compte bien se faire rapidement un prénom.
Le Guingampais Marcus Thuram, fils du champion du monde 1998 Lilian Thuram, veut se faire un prénom.
Marcus Thuram d'attaque, pas comme son père
"Personnellement, je n'y pense vraiment pas du tout. Après, quand les gens me le rappellent... C'est vrai mais je n'y peux rien", avait expliqué le jeune homme âgé de 20 ans lors de sa présentation, fin juillet, au sujet des incessantes allusions à son illustre géniteur. Heureusement pour lui, contrairement à son coéquipier Thibault Giresse, milieu offensif comme son père Alain, les comparaisons tournent vite court entre Lilian, défenseur intraitable et recordman des sélections en Bleus (142), et Marcus, attaquant vif et redoutable balle au pied.
Lilian Thuram à Rennes pour la journée de lutte contre le racisme - France 3 Bretagne
Le nom de Lilian Thuram évoque l'épopée des Bleus dans le Mondial 1998. Mais l'ancien footballeur est également président de la Fondation "Lilian Thuram-Éducation contre le racisme". Ce 21 mars, journée internationale de lutte contre le racisme, il vient à la rencontre de collégiens à Rennes.
Xavi, Iniesta, Eto'o ? "Juste les amis de papa"
Né en août 1997, Marcus n'a aucun souvenir du doublé de son père en demi-finale du Mondial-1998 contre la Croatie et, quand il en parle, son enfance paraîtrait presque banale. Certes, à Barcelone, où son père terminait sa carrière, il croisait Xavi, Iniesta, Ronaldinho ou Samuel Eto'o, mais pour lui "c'étaient juste les amis de papa", raconte-t il à l'AFP. Un jour, un "ami de papa" lui donne une paire de chaussures. Il s'appelle Lionel Messi. "J'étais insouciant à l'époque, je devais avoir 10 ans. Lui, il était jeune, il avait 20 ans. Donc ses chaussures, quand elles ont été trop petites pour moi, je les ai données à un ami. Lui, il doit les avoir encore (rires)".
Il gagne la Coupe Gambardella 2015
Olympique de Neuilly, AC Boulogne-Billancourt, ses premiers clubs ont des noms moins ronflants, et quand, à 15 ans, vient le temps d'intégrer un centre de formation, il choisit Sochaux pour son sérieux mais aussi pour le peu de distractions qui l'entourent. "Quand on est adolescent, on est facilement tenté par autre chose dans les grandes villes...", souligne-t-il. Dans le Doubs, il remporte la Coupe Gambardella 2015, marquant contre le Paris SG en demi-finale et Lyon en finale. Malgré les sollicitations, il signe pro chez les jaunes et bleus. "Il faut respecter le club dans lequel on est formé et ne pas brûler les étapes. C'est mieux de découvrir le monde professionnel dans son club formateur", explique-t-il.
Très heureux de vous annoncer ma signature à l'@EAGuingamp #Tikuspic.twitter.com/liQIfevoWR
— Marcus.T (@MarcusThuram) July 7, 2017
Guingamp, le club "idéal"
Cet été, après une grosse quarantaine de matches pro, il signe à Guingamp, club qu'il juge "idéal" pour progresser, avec Ludovic Blas ou Marcus Coco, fréquentés en sélection U19 ou chez les U20, mais surtout avec Antoine Kombouaré. "C'est quelqu'un de très respectable dans le monde du football, en tant que joueur tout d'abord et en tant que coach. J'avais à coeur de progresser avec des gens qui s'y connaissent en football, et lui, c'est la personne parfaite", détaille-t-il. Il peut en tout cas compter sur lui pour ne rien lui passer. "Dans le travail à l'entraînement ou au niveau de son intégration, c'est tout bon", commence par le complimenter le technicien.
"Il a intérêt à faire mieux"
"Après, je n'ai pas aimé son match contre Strasbourg. Il le sait. Peut-être n'a-t-il pas supporté la pression. C'était sa première (titularisation), il y avait son père... En tout cas il a raté son match. Donc il ne peut que faire mieux. Et il a intérêt", s'empresse-t-il d'ajouter. Ancien ailier appelé à jouer désormais dans l'axe, Marcus Thuram sait qu'il va devoir "muscler son jeu". "Quand on est attaquant de pointe, il faut plus jouer des coudes et aller au combat. C'est un aspect de mon jeu que j'essaye de faire progresser", admet-il.
"Muscler son jeu"
Avec ses 1,89 m et ses 80 kilos, il est armé pour, mais il sait qu'il va devoir se faire violence. "Malgré le gabarit, si dans la tête on n'a pas envie d'y aller...", glisse-t-il. Il devra aussi faire mieux que son but et ses deux passes décisives en pro à Sochaux, bilan famélique, bien loin de ses performances en club ou en sélection chez les
jeunes. Il y a "plein de petits détails que je dois encore perfectionner pour atteindre le très très haut niveau et heureusement parce que si j'étais +fini+ à vingt ans, je me poserais des questions", sourit-il.