Journée mondiale des Dys. Un jeune breton invente un clavier pour faire disparaître les difficultés

5 à 10% de la population française souffre de troubles Dys. Dyslexie, dyspraxie, dysphasie handicapent les apprentissages et transforment souvent l’école en calvaire. Ryann, un jeune costarmoricain a imaginé un clavier pour aider les élèves à faire fi de ces soucis.

Ses premières années d’école, Ryann n’en garde pas un merveilleux souvenir, et c’est le moins que l’on puisse dire. Les enseignants voyaient bien qu’ils avaient affaire à un petit garçon brillant, intelligent, mais dès qu’il s’agissait d’écrire, cela virait à la catastrophe. Ryann a tout entendu, "tu ne fais rien, tu ne fais aucun effort"… jusqu’au jour où ses Dys ont été diagnostiqués : dyslexie, dysgraphie, dysorthographie, dyspraxie, dyscalculie…

Sa tête fonctionne bien et même très bien mais ses mains ne suivent pas. Dès qu’il faut écrire, elles lui font défaut. Tenir un crayon est une torture, les crampes lui raidissent les doigts.

Solène Dubois, mère de Ryann

Au CM2, après la pose du diagnostic, Ryann a obtenu le droit d’avoir un ordinateur en classe. Un ergothérapeute lui a appris à utiliser le clavier en collant des petites gommettes de couleur. Ryann a rapidement maitrisé l’outil, mais d’autres soucis sont alors arrivés.

Au collège avec des gommettes

"En 6ème, venir au collège avec un ordinateur portable, déjà, c’est ne pas être comme tout le monde, témoigne le père de Ryann  Si en plus, sur chaque touche, on a des gommettes de maternelle qui se décollent, ça fait beaucoup !"

Ryann rêvait d’une méthode plus discrète. D’autant ajoute Olivier, son père, que cela générait un autre problème : "lui, connaissait bien son clavier. Mais quand nous, un professeur, ou un accompagnant devait travailler avec lui, c’était tout simplement impossible, on se retrouvait avec toutes les lettres cachées par des petits autocollants, c’était hyper compliqué."

Ryann avait imaginé la solution, "elle me trottait dans la tête depuis un moment" affirme-t-il. Un matin, il est arrivé avec son système. Un code couleur pour chaque touche, mais avec les lettres dessus. "Il avait tout imaginé, et tout fabriqué" confie sa maman, très fière.

Quelques jours plus tard, au lycée, des copains "Dys" lui demandent s’il peut leur en fabriquer. Il établit un prix, 10 euros et se lance dans la fabrication. D’autres commandes lui arrivent. 

Une entreprise le jour de ses 16 ans

Ryann crée alors une page Facebook, pour essayer d’aider d’autres enfants et leur propose son invention. "On a publié une photo et très vite on a reçu des messages qui demandaient où on pouvait les acheter. Et là, sourit le papa de Ryann, c’est complètement parti en cacahuète."

On a eu de plus en plus de demandes. On faisait ça la nuit, comme dans les films sur les start-up américaines. On imprimait parfois jusqu’à 3 heures du matin. Mais à 20 ans, c’est rigolo, à 50… c’est fatigant !

Olivier Dubois, père de Ryann

"C’était impossible pour nous et pour Ryann de ne pas répondre explique sa maman, dans chaque courrier que l’on recevait pour commander de R2Dtooldys, les parents nous racontaient l’histoire et les souffrances de leur enfant. Nous étions portés par la cause. "

Pour sécuriser l’aventure, Ryann et ses parents ont monté une petite entreprise. Le 9 juillet, le jour de ses 16 ans, Ryann a signé les papiers de la création de la SARL avec son avocate. "Depuis, rigole son père, c’est mon patron !"

Le soutien de la Fondation Boulanger

"Un jour, poursuit Olivier, on a reçu un message de la Fondation Boulanger. On s’est demandé si c’était une blague et puis on a téléphoné. Ils nous ont offert leur aide et ont constitué un pool d’experts prêt à répondre à toutes les questions techniques, informatiques etc…"

"Dans quelques jours, ils commercialiseront le clavier de Ryann. Notre but, ce n’est évidemment pas de faire de l’argent, mais d’être sûrs que tous les enfants qui en ont besoin puissent y avoir accès."

En quelques mois, Ryann a déjà vendu 1 000 R2Dtooldys. Il sera bientôt expérimenté par des enseignants de l’Académie de Nancy. Aujourd’hui, le R2Dtooldys est déjà présent en Suisse, en Belgique, au Québec et même au Qatar !

 

"Il faut maintenant que le regard change sur les Dys terminent Ryann et sa maman. Qu’on ne regarde plus les enfants comme des cancres et des bons à rien, ils sont capables de faire plein de choses, la preuve !"

Ryann souhaite devenir ingénieur dans la robotique et la domotique. Quand on multiplie les dys, ça peut faire beaucoup !!!

 

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