Que faire en cas d'avarie d'un cargo chargé de polluants au milieu des éoliennes en mer ? Durant deux jours, la préfecture maritime de l’Atlantique s'est préparée à cette éventualité. En lien avec l’opérateur du parc éolien, Ailes Marines, les équipes ont simulé l'assistance d'un navire en difficulté au milieu des éoliennes de la baie de Saint-Brieuc. L'occasion de tester aussi ses moyens de lutte contre une éventuelle pollution maritime.
"Pollution en mer par gros navire !" À une vingtaine de kilomètres des côtes, une pollution aux hydrocarbures a été repérée en baie de Saint-Brieuc. Pas d'hydrocarbure cette fois-ci mais de la paille de riz pour permettre aux équipes de s'exercer.
"C'est une nappe de polluants qui fait environ 100 mètres de long qu'il va falloir traiter" explique le commandant Jean-Sébastien Degrenne. En tant qu'officier de l'opération antipollution, c'est lui qui donne les instructions.
Intervention en zone inédite et restreinte
Pour canaliser et traiter la nappe en question, des barrages de confinement vont être installés. C'est le navire Sapeur, un bateau spécialisé dans la lutte antipollution en mer et affrété par la Marine nationale, qui l'amène sur zone.
Objectif de cet entraînement : tester le matériel mais aussi les hommes dans cet environnement inédit : " On a une éolienne tous les mille mètres à peu près, avec un barrage qui fait environ 300 mètres de long. Plus la longueur du navire, ça nous complique un peu la tâche pour pouvoir manœuvrer dans cette zone un peu restreinte... " explique Antoine Le Ray, second capitaine du Sapeur.
Avec l'aide des pêcheurs parfois ?
L'opération va durer des heures. Les conditions de vent et de mer sont difficiles. Une fois recueillie dans le barrage, la nappe fictive est aspirée dans les soutes du Sapeur. Un exercice qui ne peut pas répondre à tous les exercices antipollution.
"Si certaines nappes venaient à s'accrocher pile poil à l'enracinement de certains pylônes d'éoliennes, nous n'aurions pas d'autres choix de prendre des moyens un peu plus légers. Pourquoi pas se faire aider des pêcheurs ?! Ceux de Saint-Quay-Portrieux ou Erquy pourraient venir apporter leur contribution avec le matériel qu'on viendrait leur fournir..." anticipe le commandant Jean-Sébastien Degrenne.
Cet exercice, couplé à la simulation lundi 7 octobre, d’une collision entre un navire logistique de servitude du parc éolien en mer et une éolienne, a mobilisé plus de 200 personnes.
"Il a ainsi permis d’entraîner la préfecture maritime de l’Atlantique, ainsi que l’opérateur Ailes marines/Iberdrola, en charge du développement, et de l’exploitation du parc éolien, au déclenchement d’un dispositif d’Organisation de la Réponse de Sécurité Civile (ORSEC) de niveau 3, ainsi que l’ensemble des organismes spécialisés du domaine, en particulier le CEDRE" précise la préfecture maritime.
Basé à Brest, le Sapeur devrait renouveler ce type d'exercice avec la multiplication de parcs éoliens sur le littoral français.