En cette fin décembre commence la saison des amours pour les batraciens. Du côté de Lamballe, ils sont nombreux à vivre dans la forêt bordant la départementale 28. Mais pour se reproduire, ils se rendent dans les mares situés de l'autre côté de la chaussée, causant une grande mortalité.
Vers Lamballe, tritons, grenouilles et autres crapauds peuvent désormais être sereins, leur migration ne sera pas menacée par le trafic automobile cet hiver. Pour se reproduire, les animaux doivent absolument traverser la chaussée pour se retrouver dans les mares de l'autre côté. Les voitures provoquaient une surmortalité qui se comptait en centaines d'individus.
Onze espèces protégées
Le secteur de la Poterie regorge de nombreux batraciens : au total, onze espèces sont représentées. Elles sont toutes menacées, et protégées par l'Union Européenne. En 2016, la communauté d'agglomération de Lamballe a décidé de se confronter à la mortalité des batraciens sur son territoire. En l'espace d'un mois, plus d'une centaine de cadavres ont été recensés, permettant aux pouvoirs publics de prendre conscience de l'ampleur du phénomène.
Dès l'année suivante, des bénévoles ont décidé de se mettre au travail en transportant manuellement les animaux d'un côté de l'autre de la chaussée. Entre 2017 et 2018, ce sont 1.500 animaux qui ont été sauvés chaque année.
Dans un autre secteur, un crapaudrome a été installé : une barrière empêchant les batraciens de traverser une route dangereuse.
Mais les spécialistes estiment qu'une mortalité de 20% subsistait sur cette départementale 28. C'est pourquoi il a été décidé de passer à la vitesse supérieur et de fermer entièrement cette route à la circulation le temps des amours, du 20 décembre au 2 mars.
Nos confrères de Ouest-France ont recensé une autre route fermée pour les mêmes raisons, cette fois vers Saint-Malo.