"Ces dizaines de jeunes voulaient casser du flic" : attaqués cette nuit, les policiers de Lannion demandent du renfort

Dans la nuit de dimanche à lundi, Lannion a de nouveau été le théâtre de violences. Une soixantaine de jeunes s'en sont pris à des policiers, qui dénoncent "des pluies de projectiles" et un "guet-apens" pour "casser du flic". Ils demandent des renforts. 

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La problématique prend de plus en plus d'ampleur à Lannion. En l'espace de deux semaines, c'est la troisième fois que des affrontements entre bandes de jeunes et forces de l'ordre éclatent dans la commune des Côtes-d'Armor.

Après la bagarre entre 80 jeunes et les policiers du 13 juin et les jets de projectiles et insultes du 20 juin, de nouveaux faits alarmants se sont produits dans la nuit du dimanche 21 au lundi 22 juin dans le centre-ville de la commune costarmoricaine. 

On a pris une pluie de bouteilles en verre et de cailloux

Cédric, policier et délégué syndical Unsa Lannion

Des bouteilles et des cailloux

Que s'est-il passé ? Dans la soirée, une équipe de policiers est appelée par une riveraine se plaignant que des jeunes soient assis sur sa voiture. Ils seraient alcoolisés.

« On est intervenu sur place pour les faire cesser. Dès notre arrivée, les jeunes se sont éparpillés et se sont dirigés vers le centre-ville de Lannion », raconte Cédric, policier et délégué Unsa local. "On a constaté une soixantaine d'individus sur les voies de circulation et sur les quais. On a fait le tour pour voir ce qu'ils faisaient et on s'est retrouvé coincé par deux barrières en travers de la route. Au moment où on est sorti du véhicule pour enlever ce barriérage, on a pris une pluie de projectiles, de bouteilles et de cailloux" décrit-il.

Le témoignage de Cédric, représentant UNSA police de Lannion qui raconte comment avec ses deux collègues, ils sont tombés dans ce qu'il désigne comme un

Les véhicules n’ont pas été touchés puisque l’équipe a réussi à quitter les lieux rapidement. Aucun policier n'a été blessé. Mais tous s'alarment de cette attaque, qu'ils jugent "préméditée". 

"Quand nous sommes revenus sur les lieux, nous avons bien vu qu’ils avaient préparé des bouteilles, des cailloux. Les projectiles étaient déjà prêts. On nous a tendu un guet-apens pour s’en prendre physiquement à nous. Ils voulaient casser du flic » estime le policier lannionnais. 

"Les policiers sont venus et ont gazé la foule"

Comme expliquer ces violences ? Les policiers assurent "ne pas comprendre. On se demande pourquoi il y a tant de violences". 

Selon l'un des deux jeunes interpellés lors des affrontements du 19 juin, la situation "serait tendue en ce moment du fait de l'intervention des policiers" lors de cette soirée du 19 juin, à la sortie d'un bar du centre-ville de Lannion. "On était soixante jeunes. Il y a eu des jets de tables. Y avait des bagarres. Ça s'est calmé. Les policiers sont venus. Mais ils ont gazé toute la foule. Ils n'avaient qu'à gazer les jeunes qui se battaient. Ils mettent tout le monde dans le même sac, c'est pour ça que tous les jeunes se sont révolté". 

 

Ce jeune homme raconte le contexte de son interpellation vendredi 19 juin 2020 au soir à Lannion Reportage : M. Thiébaut - J.M. Seigner

 

Les animosités nées de cette soirée entre policiers et jeunes de Lannion, pourraient donc être à l'origine de la montée de violence dans la commune. L'Unsa Police, qui condamne fermement ces agissements, analyse la chose différemment : "les jeunes n’attendaient qu’une étincelle pour s’attaquer aux fonctionnaires de police. C’est si facile de s’attaquer à trois fonctionnaires quand on est 80 » indique Yoann, secrétaire zonal adjoint UNSA.

Pour faire revenir le calme à Lannion, le syndicat «demande le renfort d’une force mobile pour que les Lannionnais puissent vivre tranquillement. Un dispositif qui peut être enclenché par la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) en cas de violences urbaines récurrentes. On voudrait des CRS qui viennent en renfort le week-end", moment où les soirées dégénèrent comme dimanche soir. 

Une enquête a d'ailleurs été ouverte pour faire la lumière sur les violences survenues cette nuit-là.

 

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