Un virus de la grippe aviaire incurable pour les oiseaux circule actuellement dans les Côtes d'Armor. Pour le directeur de la station LPO de l'Ile Grande, ce virus s'est probablement développé dans des élevages intensifs.
Le refuge LPO (ligue de protection des oiseaux) de l'Ile Grande à Pleumeur-Bodou n'accepte plus de laridés (mouettes et goélands) et de fous de Bassan depuis le 13 juillet. En cause : la peur de faire entrer le virus de la grippe aviaire dans le centre de soins. Un crève-cœur pour les équipes qui ne peuvent que constater les dégâts de l'épidémie sur la faune sauvage.
Conséquences sur des espèces patrimoniales
"On voit beaucoup de morts, un peu partout, s'alarme Romain Morinière, directeur de la station LPO de l'Ile Grande. Avec des conséquences sur des espèces patrimoniales."
Exemple au large de Perros-Guirec, sur l'île Rouzic, dans la réserve des Sept-Iles. De loin, les équipes de la station de l'Ile Grande observent une hécatombe dans la colonie de fous de Bassan. Mais en période de nidification, il est hors de question de débarquer sur l'île, même pour ces scientifiques.
Ils ne peuvent qu'observer les dégâts à distance. Impuissants. "Beaucoup d'adultes meurent et donc beaucoup de poussins vont mourir", poursuit Romain Morinière. Avec pour conséquence, la baisse du nombre d'individus chez des espèces protégées.
Un virus incurable
Le directeur du refuge de l'Ile Grande pointe la responsabilité de l'homme : "Il y a une cause anthropique. Le virus qui circule actuellement, entre autres dans les Côtes d'Armor, est hautement pathogène et incurable. Il s'est développé dans des élevages intensifs."
Les élevages intensifs agissent comme un incubateur à virus leur permettant d’être plus résistants, plus virulents et de muter.
Romain MorinièreDirecteur de la Station LPO de l'Ile Grande
En effet, les formes habituelles d'influenza aviaire s'avèrent bénignes pour la faune sauvage. "Les élevages intensifs, eux, offrent toutes les conditions pour que ces influenza acquièrent un caractère hautement pathogène (...) Ils agissent comme un incubateur à virus leur permettant d’être plus résistants, plus virulents et de muter."
Dans ces élevages à forte densité, les oiseaux d’élevage développent alors des formes graves de la maladie, qui un jour ou l'autre, se transmettent à la faune sauvage.