JUSTICE. Le "roi du mensonge" en route vers une 41ème condamnation, après avoir "défiguré" un "bon copain" à Langoat

La cour d'appel de Rennes a rejugé ce mardi 5 avril 2022 l'ancien menuisier charpentier de Bégard (Côtes d'Armor) qui avait été condamné le 7 janvier 2022 en comparution immédiate à cinq ans de prison ferme pour avoir "défiguré" un "bon copain" lors d'une soirée alcoolisée à Langoat dans la nuit du 14 au 15 décembre 2021.

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La cour d'appel de Rennes a rejugé ce mardi 5 avril 2022 l'ancien menuisier charpentier de Bégard (Côtes d'Armor) qui avait été condamné le 7 janvier 2022 en comparution immédiate à cinq ans de prison ferme pour avoir "défiguré" un "bon copain" lors d'une soirée alcoolisée à Langoat dans la nuit du 14 au 15 décembre 2021.

Laurent Le Scornet, 50 ans, avait également vu deux peines de prison avec sursis antérieures révoquées et transformées en prison ferme : son casier judiciaire comporte quarante condamnations, dont "beaucoup" pour violences selon le parquet.

Cet habitant de Caouënnec-Lanvézéac - qui donne désormais pour adresse celle de sa nouvelle compagne à Saint-Brieuc - avait fait appel de cette nouvelle peine le jour-même : il maintient encore aujourd'hui être victime d'un "complot".

La victime avait pourtant bien désigné cette "pourriture" comme l'auteur des "coups de poing et de pieds" qu'il avait reçus "absolument partout" pendant "deux et quatre heures", avant de parvenir à "se cacher dans les toilettes" de sa maison. Cet homme - qui s'était aussi "fait pisser dessus" - avait alors lui-même 2,72 g d'alcool par litre de sang au moment des faits.

Du "beurre fondu versé sur le visage", selon d'autres participants

Transporté au centre hospitalier de Lannion - où il avait d'abord été admis en réanimation - l'hôte de la soirée s'était vu poser sept agrafes et prescrire trente jours d'incapacité totale de travail (ITT). Un mandat de recherche avait été émis pour retrouver l'ancien menuisier charpentier de Bégard, qui avait finalement été interpellé cinq jours plus tard à Lannion.

Laurent Le Scornet avait alors présenté son hôte comme "un individu provocateur quand il est alcoolisé" et avait désigné une amie de Lannion et son nouveau compagnon qui l'accompagnaient ce soir-là comme les auteurs potentiels des coups.

Après cette soirée à Langoat, ces "menteurs" ont d'ailleurs été condamnés le 18 mars 2022 en Condamnation sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) à Guingamp : l'homme - déjà condamné pour sa part quinze fois - a admis avoir "mis deux ou trois claques" au plaignant après qu'il ait fait part à voix haute de son envie de "baiser" sa compagne. Celle-ci avait elle reconnu être "restée devant sa bière sans bouger" durant l'agression, comme l'avait rapporté le plaignant.

Mais le couple avait alors raconté que Laurent Le Scornet s'était à son tour "acharné" sur la victime, en "appuyant avec le plat du pied sur son thorax" pendant que celle-ci était au sol. Il aurait aussi "fait fondre du beurre dans une poële" et l'aurait "versé deux fois sur le visage" de la victime, avaient assuré les deux témoins. Sur ce point aucune brûlure n'a toutefois été constatée, a relevé l'avocat de la défense Me Bertrand Maillard, pour mettre en doute la "fiabilité" de leur déposition.

Un lourd casier du a "deux flics ripoux"

Lors de son procès en appel, l'ancien menuisier-charpentier de Bégard a réfuté avoir donné "un coup de boule" à la victime après que celle-ci ait "cassé du sucre sur le dos" de ses enfants, comme il l'avait pourtant dit en première instance. Il a imputé les accusations de la victime aux "pressions" exercées par la femme qui les accompagnait ce soir-là : cette "armoire à gaz" vient d'une "famille de Gitans". Et le téléphone portable qui a été examiné par les gendarmes n'est pas le sien, a-t-il dit.

"On n'est pas du même monde qu'eux : eux ils vivent du RSA et boivent beaucoup", a-t-il aussi dit à propos du couple qui l'accompagnait ce soir-là... alors qu'il était lui-même bénéficiaire du Revenu de solidarité active (RSA) au moment des faits.

Père de cinq enfants nés de mères différentes, l'ancien artisan de Bégard a aussi répété qu'il n'est "pas un alcoolique" et que son lourd casier judiciaire est le fait de "deux flics ripoux". Mais l'avocat général n'a pas été convaincu et a préconisé à la cour d'appel de Rennes de confirmer en tous points le jugement initial du tribunal correctionnel de Saint-Brieuc.

Décrit comme "le roi du mensonge", Laurent Le Scornet a "des déclarations qui varient au gré des auditions et des audiences", alors que celles des deux témoins sont "totalement cohérentes" avec celle de la victime. "C'est un homme qui ne supporte aucunement la frustration et qui a manifestement le vin mauvais", a résumé le représentant du parquet.

Me Bertrand Maillard, l'avocat de la défense, a lui plaidé la relaxe de son client au vu des "doutes" qui entourent sa culpabilité. Il veut à tout le moins un "complément d'enquête" pour éclaircir les "zones d'ombre" de ce dossier. La cour d'appel de Rennes, qui a mis sa décision en délibéré, rendra son arrêt dans un mois environ.

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