Les "mules" de Guyane alimentaient le Trégor en cocaïne

Onze personnes sont jugées à Rennes depuis ce mercredi pour un trafic de cocaine à Lannion. Elles sont originaires de Guyane et du Surinam, et sont accusées d'avoir fait importer la drogue à l'aide de "mules".

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

La méthode est connue. Les trafiquant utilisent des hommes ou des femmes, a priori hors de tout soupçon, pour faire passer la drogue à la douane en la dissimulant, dans des couches, cachée dans leurs chaussures, ou ingérées dans des "ovules". 

Lors des interpellations par la JIRS, la juridiction inter-régionale spécialisée, en avril 2018 à Lannion, plus de 5 kg de cocaine avait été saisis, ainsi que 30 000 euros en liquide. 

Surtout, l'enquête démarée sur un couple de toxicomanes de Perros-Guirec a pu remonter la filière, et placer spus surveillance à Plestin-les-grèves une femme originaire de Guyane.

C'est elle qui accueillait les clients qui venaient se fournir, des "semi-grossistes" à qui elle vendait la drogue par centaine de grammes. Mère de sept enfants, n'ayant jamais été à l'école, elle a expliqué à l'audience ce mercredi comment le trafic lui avait permis "d'offrir de belles choses à ses enfants" et "faire des économies".

Une famille "soudée"

Elle réceptionnait également des "mules", des femmes qui avaient fait le voyage depuis la Guyane avec de la drogue qu'elles avaient ingéré sous forme "d'ovules" ou caché dans leurs chaussures. Parmi les prévenus, deux hommes sont toujours incarcérés, ils sont soupçonné d'être en contact avec des trafiquants plus importants.

"Malheureusement, nous avons ici principalement des personnes en bout de chaîne du trafic, explique l'une des avocates de la défense. Ce sont surtout des femmes qui ont été embarquées dans le trafic par nécessité, pour se sortir de la pauvreté". 

Membres d'une communauté soudée, parfois de la même famille, les prévenus se connaissent tous. Des soeurs, des cousines, des tantes, des conjoints. "La communauté guyannaise semble faire preuve d'une grande solidarité, souligne le président du tribunal. Malheureusement, vous étiez également solidaires dans le trafic".

Le procès se poursuit jusqu'à vendredi. Les prévenus encourent jusqu'à 10 ans de prison.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité