Le bien-être animal dans les élevages, sujet de société, est le moteur d'innovations. Éleveurs et fabriquants de matériel tentent d'améliorer le sort des truies et de leurs petits avec des nouveaux aménagements. Exemple avec de nouvelles cases maternité à Trémeur dans les Côtes d'Armor.
Depuis quelques années, les associations alertent sur les questions de bien-être animal dans les élevages. Le Gouvernement a d'ailleurs annoncé 15 nouvelles mesures allant dans ce sens le 28 janvier dernier. Des considérations largement relayées par les consommateurs, qui attendent aujourd'hui des améliorations sur ces questions. Alors les éleveurs et les entreprises s'adaptent et tentent de répondre à ces nouvelles demandes. Depuis 2013, les élevages ont vu apparaître des ascenseurs pour truies, afin d'éviter que les mères n'écrasent leurs porcelets juste après leur naissance. Depuis, des jouets sont entrés dans des cases à maternité, mais encore des tapis chauffants, des portes amovibles.
Les petits porcelets restent entre eux
Cette fois, c'est la place des porcelets et de la truie qui est repensée. Les petits d'une même portée demeurent ensemble dans une case, faite spécialement pour le sevrage, pendant que les mères sont placées dans une case à proximité. Résultat, le porcelet reste avec ses frères et sœurs plus longtemps, il n'y a pas de changement, pas de rupture pour eux et moins de risque de développer des maladies. Bien entouré, moins stressé, avec plus d'espace, il mange mieux et prend donc aussi moins de médicament. Les porcelet bien nourris, développent leurs capacités de résistance aux maladies et leur mortalité se réduit. Un progrès en terme de bien-être animal, mais aussi un gain économique non négligeable pour l'éleveur, quand on sait que les pertes s'élèvent de 10 à 15% chez les petits cochons.
De 1200 à 2800 euros la case "bien-être"
Guy Corbel, naisseur-engraisseur à Trémeur dans les Côtes-d'Armor est sensible à ces différents arguments. Installé depuis 1994, son élevage compte 220 truies. Et déjà il y a 25 ans, il avait installé des cases, innovantes à l'époque : châssis rehaussé, caillebotis en plastique. Mais avec treize porcelets par mise bas, elles sont aujourd'hui devenues trop petites. L'idée étant donc de donner plus d'espace et à la truie et aux porcelets. Ces nouvelles cases de sevrage représentent un coût compris entre 1 200 et 2 800 euros, selon l'équipement de la case « bien-être ».
Démonstration jeudi et vendredi dans l'entreprise
Un « pig dating », une présentation de ces innovations est organisé ce jeudi 13 et vendredi 14 février à Trémeur (22) dans l'entreprise I-Tek, qui conçoit ces aménagements, pour tenter de séduire les éleveurs indécis. Une ferme du futur, avaec un total réaménagement des locaux est encore annoncée pour la fin de l'année.