Peste porcine : les élevages de plein air plus exposés mais préparés

La peste porcine africaine est aux portes de notre pays depuis plusieurs mois. Les élevages de races locales et de plein air sont parmi les plus exposés par une infection extérieure. Inquiets, leurs propriétaires estiment cependant ne pas présenter plus de risques de contagion car préparés.

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Depuis que la peste porcine est arrivée en Belgique, dans toutes les régions françaises, les services de l’État et les professionnels du monde agricole sont mobilisés pour éviter l’introduction et la propagation de cette maladie sur le territoire. 

En France, la quasi totalité des porcs produits, soit environ 25 millions en 2018, le sont "industriellement" dans des bâtiments d'exploitations principalement situées dans l'ouest de la France (56% de la production porcine française provient de la Bretagne).

Mais une infime partie des porcs français est issue d'élevages de plein air, des productions bio et des porcs de races locales. Ces dernières, regroupées dans l'association LIGERAL (Livre Généalogique des Races Locales de porcs), représentent de 18 000 à 22 000 porcs par an et regroupe six races (Le Porc Blanc de l'Ouest, le Porc de Bayeux, le Cul Noir du Limousin, le Porc Basque, le Porc Gascon et le Porc Nustrale de Corse).
 

Des élevages exposés

Ces élevages de plein air, reconnus de toute la profession pour la qualité de leurs animaux, sont de par nature plus exposés à la peste porcine, les porcs étant une bonne partie de la journée à l'extérieur et non à l'abri comme dans les élevages standarts, confinés dans des bâtiments. En cas de propagation de la maladie, ces porcs pourraient être, en principe, plus facilement contaminés par des sangliers qui sont dans les premiers vecteur de la contagion du virus.
 

Des mesures sanitaires en partie déjà efficaces

Mais pour Nicolas Coudert, le président du LIGERAL, rencontré sur le salon de l'agriculture, cette plus grande exposition au virus n'implique pas pour autant que ces élevages soient plus à risque. Les barrières sanitaires déjà mises en place pour d'autres maladies telle que la brucellose porcine, sont, selon lui, déjà efficaces contre une contagion de la peste porcine. De plus, de nouvelles mesures sont en discussion en ce moment pour savoir quelles nouvelles protections sanitaires draconiennes sont à instaurer pour mettre à l'abri les élevages (clôture tout autour de l'exploitation, double clôture, ...).

Selon Nicolas Coudert, ces mesures de protections à venir inquièteraient plus en ce moment les éleveurs de races locales que la peste porcine elle-même. Leur mise en place représenterait un surcoût non négligeable pour ces éleveurs qui n'ont parfois que des exploitations modestes de plusieurs dizaines de têtes.
Nicolas Coudert, président du LIGERAL (Livre généalogique des races locales de porcs) / ITW: T. Peigné
 

Une peste porcine redoutée de toute la filière

Si les élevages porcins en plein air semblent les plus exposés à cette peste porcine qui menace, c'est pour autant toute une filière qui retient son souffle. Si la maladie se propageait sur le territoire national, elle provoquerait une crise sanitaire et économique redoutable. Les indicateurs économiques dans l'Hexagone n'incitent déjà pas à l'optimisme. Les prix ont perdu 9% et 13 centimes entre 2017 et 2018, pour atteindre 1,37 euro par kg. De plus, la balance commerciale des produits porcins se creuse avec un déficit qui est passé dans le même temps de 203 à 267 millions d'euros. 

La région la plus touchée par cette crise serait sans doute la Bretagne qui occupe le premier rang des treize régions françaises pour la production porcine avec 5 800 exploitations porcines en 2017.
 
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