Penvenan (22) : un producteur de tomates condamné à 50 000 euros d'amende pour pollution de l'eau

Le tribunal de Saint-Brieuc a déclaré coupable de pollution aux pesticides et aux nitrates une exploitation de tomates sous serre de Penvenan, dans les Côtes d'Armor. Une pollution qui avait touché l'anse de Gouermel à Plougrescant au mois de juin 2017.

Un serriste de Penvenan dans les Côtes d'armor vient d'être condamné par la justice à 50 000 euros d'amende dont 25 000 euros assortis du sursis.

Le tribunal de Saint-Brieuc l'a reconnu coupable de pollution de l'eau. Une décision rare. 

"Eau et rivières de Bretagne tient à saluer la réponse de la justice" commente Arnaud Clugery représentant de l'association, "ce type d'exploitation hors-sol porte atteinte à l'environnement depuis vingt ans mais n'est pas classé comme tel. Les rejets de ces serres sont très polluants, il n'y a pas pour autant de cadre réglementaire à la hauteur de ces dommages. Ce qui rend les contrôles quasi inexistants. On a du mal à obtenir des actions coercitives de l'Etat. Cette décision est un premier pas".

 

 

Pollution au mois de juin 2017

L'affaire remonte à juin 2017. Des riverains découvrent que la rivière a changé de couleur. L'anse de Gouermel à Plougrescant a alors viré au rouge sang. Alertés, les services de l'environnement réalisent des prélèvements. Les analyses révèleront des concentrations de polluants exceptionnellement hautes.

Le taux de nitrate s'avère douze fois plus élevé que la norme eau potable. Le taux de pesticide dépasse de vingt quatre fois la règlementation.

 

L'exploitation maraîchère mise en cause

A l'origine de cette pollution : une importante exploitation maraîchère de la région. L'entreprise de tomates hors sol appartient à un représentant de la CERAFEL, une organisation de producteurs de fruits et légumes créée en 1965. 

La pollution provient d'un rejet de fertilisants utilisés pour doper la croissance des tomates sous serres. Une pratique courante dans ce type d'agriculture. "Tous les exploitants ne procèdent pas ainsi" tempère Arnaud Clugery. 

"Quand la solution nutritive perd de son efficacité, elle est souvent rejetée dans le réseau d'eau pluviale et donc dans la nature, causant de sérieux dommages" explique l'association Eau et rivières de Bretagne. 

 

Depuis, des efforts pour changer les pratiques

En général, les producteurs de tomates échappent aux réglementations encadrant les rejets. Depuis cet épisode de pollution, les serristes font néanmoins des efforts pour changer de pratiques.

La préfecture des Côtes d'armor a également mis en place un plan de contrôle. 

Malgré cette bonne volonté affichée, une nouvelle pollution de même nature qu'en 2017 et au même endroit a été constatée en juin 2020, il y a tout juste quelques jours. 

"L'actualité rappelle qu'un contrôle renforcé de ces installations maraîchères est primordial" insiste  Dominique Le Goux d'Eau et rivières de Bretagne " le dispositif mis en place dans les Côtes d'armor doit être renforcé et étendu à toute la région".

 

 

 

 

 

 

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