A 97 ans elle appelle 5 fois par jour pour être vaccinée. Le manque de vaccins touche les personnes fragiles. Témoignage

Perros-Guirec sur la côte de granit rose fait partie des communes touchées par le manque d'accès aux vaccins. Avec un quart de sa population au dessus de 75 ans, le maire cherche de l'aide pour sa population âgée, voire très âgée. Rencontre avec les oubliés de la vaccination Covid.

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Madame Bauer ne cache pas son mécontentement. Avec calme et précision, la presque centenaire nous explique sa situation. "J'ai 97 ans, je n'ai pas réussi à me faire vacciner. J'ai téléphoné de nombreuses fois, et c'est toujours la même réponse : rappelez ultérieurement. Ultérieurement c'est quand ? "

Cinq appels par jour ne suffisent pas à accéder à des créneaux inexistants ou saturés.


Il faut qu'une place se libère

Dans sa commune de Perros-Guirec sur le littoral breton, le centre senior et l'Ehpad ont bénéficié de vaccins Pfizer. Mais vivant toujours à son domicile, madame Bauer est soumise à la même règle du jeu que tous.

Pas de passe-droit malgré son grand âge, il faut qu'une place se libère. Peut-être à Dinan de l'autre côté du département, et encore, la place n'est pas confirmée. Madame Bauer préfère donc attendre que des vaccins arrivent plus proche de chez elle.


Le maire de la ville multiplie les courriers

Perros-Guirec n'est pourtant pas une commune isolée. La station balnéaire des Côtes-d'Armor est connue pour sa qualité de vie. Son maire, Erven Léon, se bat pour que les résidents de la commune ait un accès facilité à la vaccination, par un centre de vaccination de proximité.


J'écris au préfet du département depuis le 4 janvier afin de pouvoir ouvrir un centre de vaccination de proximité. J'ai relancé de nombreuses fois. Rien.

Erven Léon, maire de Perros-Guirec 

 

L'équipe de la mairie a tout organisé : le matériel et les agents sont prêts. Ne manque que l'accord de la préfecture et bien-sûr... les vaccins.

Sur les 7000 habitants que compte la ville, 1.800 résidents ont plus de 75 ans. Soit 25% de la population. Le maire regrette le manque de communication générale sur la situation. "Nous sommes en première ligne, nous luttons contre la pandémie. Nous connaissons notre population, mais je ne sais même pas combien de Perrosiens ont été vaccinés. Ce n'est pas compréhensible."


Différentes solutions à court terme 

Emmanuel Bertier, préfet de la région Bretagne et préfet d'Ille-et-Vilaine répond à la question de la longue attente pour les personnes vulnérables en besoin de vaccination :


Pour le nouveau représentant de l'Etat à la tête de la région, la solution va arriver prochainement.


Le gouvernement nous a indiqué que les doses du Pfizer allaient arriver de façon "forte" pour la fin février et le mois de mars.

Emmanuel Bertier, préfet de Région Bretagne

Le préfet indique les différentes solutions pour la région :

  • Des centres de vaccination supplémentaires seront ouverts pour les plus de 75 ans. L'Ille-et-Vilaine va en compter 4 de plus au 22 février : Dol de Bretagne, Liffré, Bain-de-Bretagne et Montfort-sur Meu.
  • A partir du 15 février, un camion du SDIS appelé "Vacci-Mobil" ira à la rencontre des seniors qui ne peuvent se déplacer. Le "Vacci-Mobil" sera équipé en vaccins Moderna.
  • Les médecins de ville auront accès au vaccin AstraZeneca pour vacciner en cabinet la population de 50 à 65 ans.
  • Une réflexion pour permettre aux pharmaciens de vacciner en officine est encore à l'étude.


Une vaccination intensifiée pour mars et jusqu'à l'été

Le directeur de l'Agence régionale de Santé Bretagne (ARS), Stéphane Mulliez, précise que, actuellement, seul 3,5 % de la population en Bretagne est vaccinée.

Pour la fin février plus 60.000 places de vaccination vont être ouvertes. La campagne de vaccination devrait rester sur un rythme fort pour les plus de 75 ans jusqu'à l'été.

En attendant, pour madame Bauer à Perros-Guirec, le mieux est de conserver la pratique des gestes barrières. Des barrières dont elle aurait bien aimé se passer à son âge.


La difficulté à se faire vacciner : vos nombreux messages 

Sur les réseaux sociaux, parler de vaccination est un sujet sensible. Pour preuve, sous notre appel à témoignage de nombreuses personnes indiquent leur difficulté à obtenir un rendez-vous, quand d'autres rejettent complètement l'idée de vaccin.

 

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