Un exploitant agricole de Guerlédan, dans les Côtes-d'Armor, a demandé au tribunal administratif de Rennes, ce jeudi 16 février 2023, de condamner l'Etat à lui verser 43.200 euros de dédommagements, après les dégâts causés par le Choucas des tours à ses cultures.
Un exploitant agricole de Guerlédan, dans les Côtes-d'Armor, a demandé, ce 16 février 2023, au tribunal administratif de Rennes de condamner l'Etat à lui verser 43.200 euros de dédommagements pour le "saccage" de ses semis de cultures par les Choucas des tours.
L'agriculteur considère qu'il doit être dédommagé non pas à cause d'une quelconque "faute" de l'Etat mais simplement en vertu des dispositions qui prévoient l'indemnisation d'un préjudice "grave" et "spécial".
Mais le rapporteur public, dont les avis sont souvent suivis par les juges administratifs, n'a toutefois pas été convaincu par l'argumentation "faible" du requérant. "Jamais il ne démontre que ses terres attirent particulièrement les Choucas des tours, ni qu'il y aurait un gisement particulier" a relevé le magistrat. Le préjudice n'a, selon lui, rien de "spécial".
Le rapporteur public a donc préconisé aux juges de rejeter la requête de l'exploitant agricole de Guerlédan, qui cultive 86 hectares de maïs.
Espèce protégée
"C'est un dossier relativement illustratif d'une situation que connaissent de nombreux agriculteurs : le problème du Choucas des tours vient s'ajouter à de nombreux autre, a relevé l'avocat de l'exploitant agricole. C'est dévastateur pour nos agriculteurs, qui voient leur travail anéanti et dévasté par cet oiseau très sympathique en photo" a jouté Me Boucher.
Les Choucas des tours, classés en espèce protégée, ne peuvent en effet pas être abattus. Le tribunal administratif de Rennes avait d'ailleurs "mis le holà" à la destruction de cet oiseau en juin 2022, dans les départements des Côtes-d'Armor, du Finistère et du Morbihan.
"Mais, au-delà du bien-être animal, il y a le bien-être de nos agriculteurs : ils n'en peuvent plus, ils pleurent dans leurs fermes, a insisté l'avocat de l'agriculteur. Mon client a été contraint de replanter 30 ha, ce qui est considérable, et 20 ha ont été à nouveau saccagés par les choucas des tours".
Le tribunal administratif de Rennes, qui a mis son jugement en délibéré, rendra sa décision dans un mois environ.
(Avec GF/PressPepper)