Une bonne centaine de propriétaires de chiens et de chevaux se sont rassemblés sur une plage de Plérin dans les Côtes-d'Armor. Ils veulent pouvoir continuer d'emmener leurs animaux sur le sable. La mairie envisage d'étendre un arrêté d'interdiction pour en finir avec les déjections et préserver la qualité des eaux de baignade.
Ils se sont rassemblés en fin d’après-midi sur la plage des Rosaires à Plérin. Venus avec leurs chiens et leurs chevaux, ils étaient une bonne centaine à faire entendre leur colère après la décision de la municipalité d’élargir la période d’interdiction d’accès des animaux à la plage.
Elle s’étendait jusqu’ici du 1er juillet au 31 août de 10 h à 19 h. Elle devrait s’étaler dorénavant du 1er juin au 30 septembre, et cette fois-ci en continu. La mairie pointe les déjections animales.
"La plage, une source de bien-être pour nos animaux..."
Pour les propriétaires d’animaux, ce projet d'arrêté met en péril le bien-être de leurs protégés.
"Les chevaux sont des athlètes", souligne notamment, Marine Dewez, cavalière. "Comme pour tous les athlètes, il faut varier les types et les terrains d’entraînement, et cette plage est un endroit idéal. Elle est facilement accessible, avec un sable magnifique, pas trop de roches. C’est donc une grande étendue sur laquelle on peut les faire marcher, trotter, galoper."
"C’est essentiel pour leur développement, on fait de bonnes séquences de cardio. Et cela fait aussi du bien à leur mental. On voit les chevaux se redresser, s’éveiller, s’animer. C’est excellent pour le bien-être, comme pour les hommes quand ils vont marcher dans la mer."
"Une qualité des eaux en péril pour cause de déjections" selon la mairie
En face, la municipalité dit entendre ce souci de bien-être animal, mais rétorque qu’il y a des priorités. Et notamment celle de la qualité des eaux de baignade.
"Les dernières analyses du mois d’août sur les plages des Rosaires et de Tournemine ont donné des mauvais résultats", explique Pascal Laporte, adjoint au maire délégué à la transition écologique. Avec, dans le collimateur, les déjections.
"Pendant la période estivale, il y a des gens qui fréquentent ces plages. La priorité, ce sont les activités nautiques. Il ne faudrait qu’on en arrive un jour à se voir interdire l’accès à l’eau parce qu’elle n’est plus suffisamment de bonne qualité".
Le nouvel arrêté n’a pas encore été pris, et les deux parties semblent prêtes à la discussion.
"J’entends que les déjections posent problème, mais il faut trouver des solutions", souligne la cavalière Marine Dewez. "Nous sommes dans une position de dialogue. Aux propriétaires de chiens et de chevaux de s’équiper aussi pour ramasser ce qui doit l'être".
La mairie annonce une rencontre la semaine prochaine pour évoquer notamment la période d'interdiction.