"C'est la pêche la plus dangereuse, il y a sans arrêt des blessés", la récolte de "l'or blanc" de la baie de Saint Brieuc est lancée

Depuis ce mardi 2 octobre, les pêcheurs peuvent récolter la coquille Saint-Jacques dans la baie de Saint-Brieuc. Selon les derniers relevés, les gisements de coquilles sont au beau fixe. Mais c'est une pêche physique, stressante, aux multiples dangers... Embarquement à bord d'un chalutier.

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Rendez-vous était donné à 7h30 pour pouvoir lâcher les dragues, et ceci durant 45 minutes. Un horaire précis, car si ce 2 octobre sonnait l'ouverture de la pêche à la coquille Saint-Jacques en baie de Saint-Brieuc, pas question pour autant de se lancer dans une pêche effrénée. Cette année, la pêche est autorisée deux jours par semaine, le lundi et le mercredi, pour 45 minutes et pas une de plus.

Des règles drastiques pour préserver la ressource

Et si les règles sont strictes, c'est dans l'objectif de respecter la ressource. L'activité des bateaux en ces jours de pêche est surveillée en mer et depuis le ciel par les affaires maritimes, afin de repérer tout contrevenant ne respectant pas les consignes.

Parmi les 238 bateaux autorisés à pêcher la coquille sur le gisement principal des Côtes-d'Armor, le Tavullia, le chalutier de Grégory Jagot, patron pêcheur pour lequel la pêche à "l'or blanc de la baie" comme on appelle ici la coquille Saint-Jacques, reste un rendez-vous incontournable. Parti à 5h30 du port de Saint-Quay-Portrieux, le Tavullia, emmène à son bord Grégory Jagot, son fils Tristan et un membre d'équipage.

C'est la pêche la plus dangereuse. Il y a sans arrêt des blessés ou des marins qui tombent à l'eau. 

Grégory Jagot,

patron-pêcheur du Tavullia

Durant trois quarts d'heure, les trois hommes, vont lâcher les dragues à un rythme d'enfer. À peine remontées, les dragues sont vidées et aussitôt remises à l'eau. Le quota est de 1,05 tonne maximum par bateau. Et pas question d'y déroger, surtout en cette première journée de sortie.

"C'est certain qu'aujourd'hui, il y a du stress. Le stress, c'est avant tout de ramener l'équipage sans que personne soit blessé. Ça, c'est la priorité. Et si on peut ramener notre quota, c'est parfait" explique Grégory Jagot.

Il faut reconnaître que les manœuvres requièrent une dextérité, un professionnalisme sans faille, tant la manipulation des dragues est difficile et présente des risques. Les matelots sont ainsi équipés de casques sur la tête, de gants et de tenues adaptées.

"C'est la pêche la plus dangereuse que je pratique. Il y a sans arrêt des blessés ou des marins qui tombent à la flotte. C'est très risqué car c'est du gros matériel, du poids, de la ferraille et il faut faire sans cesse attention" justifie le patron pêcheur.

Une taille minimum de 10,5 cm afin de préserver la ressource

À 8h30, le pont arrière du Tavullia croule sous les coquilles. Il y en a bien plus que le tonnage autorisé d'1,05 tonne. Intervient alors la phase de tri, primordiale. Deux à trois heures à rejeter les coquilles cassées et juvéniles, les coquilles les plus jeunes. Cette année, la taille minimum pour qu'une coquille soit pêchée est de 10,5 cm. C'est 3 millimètres de plus que l'année dernière où c'était 10,2 cm. 

"C'est vrai que c'est 3 millimètres de plus que l'année dernière, mais toutes ces règles sont importantes pour préserver la ressource. Les juvéniles rejetées à l'eau peuvent ainsi se reproduire. C'est grâce à toutes ces mesures prises au fil des ans qu'il y a encore suffisamment de coquilles à pêcher. C'est bon pour la ressource et c'est bon pour les pêcheurs" reconnaît Grégory Jagot.

Ce mardi, pour sa première pêche de la saison, quelque 200 kg de coquilles ont manqué au Tavullia pour atteindre son quota. "Il y avait beaucoup de sable et de coquilles cassées et ça prenait pas mal de place dans les dragues" précise Tristan Jagot.

Selon le comité des pêches des Côtes-d'Armor, le tonnage total des prélèvements de cette saison, fixé par l'IFREMER (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la MER) sera connu vendredi. Et au vu de la bonne santé du gisement, la jauge préconisée devrait être de 9 500 tonnes, à peu près équivalente à celle de l'année dernière. 

Une saison qui devrait s'étaler jusqu'à fin mars, début avril.

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