VIDÉO. Municipales 2020 : Saint-Brieuc, ce qu'il faut retenir du débat

Pierre-Yves Lopin, Corentin Poilbout, Richard Rouxel, Hervé Guihard, Cécile Guillaume, Alain Le Fol sont candidats à Saint-Brieuc. Réunis lors d’un débat, ils ont exposé leurs propositions sur l'attractivité de la ville, les transports en commun.

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Rideaux fermés. 1/3 des cellules commerciales vides. 18 % de logements vacants. L'attractivité du centre-ville représente l'un des principaux enjeux de la campagne.  

Le centre-ville n’a pas qu’une vocation commerciale. On doit y venir pour vivre un moment. Richard Rouxel

"On peut imaginer ce que serait cette ville avec un accès dans l’hyper-center partagé avec des mamans avec leurs poussettes, des personnes âgées, des jeunes." Pour Richard Rouxel, les habitants doivent pouvoir se réapproprier le centre-ville de Saint-Brieuc. 

Sur la question des logements, Hervé Guichard se veut plus tranché : "Il faut récupérer un certain nombre de logements. Ces propriétaires s’en fichent de ces logements. Nous on va se substituer à eux. On remet au goût du jour ces logements avec des chantiers d’insertion. On crée alors un cercle vertueux. De l’argent il y en a, des subventions il y en a (il évoque notamment les budgets européens). Elles nous attendent" lance-t-il. Son adversaire Corentin Poilbout conteste cette façon d'envisager le problème, pas réaliste avec la situation de la ville. "Ce n’est pas une régie municipale qui répondra à ses enjeux. La ville n’a pas cette capacité." Il propose d'accompagner les propriétaires, avec l'exonération de la taxe foncière sur cinq ans.

Pour Alain Le Fol, le coeur du problème reste le pouvoir d'achat. "Si les gens n’ont pas les moyens de consommer ils ne viendront pas en centre-ville." À propos des logements, il souligne : "Je suis choqué de voir 4000 logements vides à Saint-Brieuc. Je constate que ce sont les squatteurs qui occupent des bâtiments, ce sont eux qui sont poursuivis et pas les promoteurs immobiliers qui font de la spéculation. Ces logements pourraient être réquisitionnés et donnés à des personnes qui sont mal logés. Il relève aussi un élément important : "L’attractivité cela passe aussi par les services publics. Je pense que si on veut sauver notre centre-ville, il faut préserver les services publics."


Pierre-Yves Lopin considère que l'attractivité repose sur un plan de circulation. Il propose que la rue Saint-Guillaume, principale rue commerçante, soit désormais ouverte aux piétons et aux véhicules. 

La proposition de Pierre-Yves Lopin apparaît comme incohérente pour Cécile Guillaume. "Faire revenir la voiture, ce n'est pas cohérent avec une démarche écologique."   La politique du logement est nécessaire selon elle, avant tout. "Il faut rénover le logement, surtout dans le centre-ville où ils sont insalubres. Pour les commerces, il faut limiter l’extension des zones commerciales. En faisant revenir les habitants à l’intérieur de la ville, on aura aussi des clients et donc des commerces."


Circulation en ville : quelle place pour la voiture ? Quelle politique adopter sur les transports en commun ? 


Quelques chiffres sur les modes de déplacements à Saint-Brieuc. Les habitants privilégient d'abord à 86 % la voiture, 4,5 % les transports puis à 3,3 %  le deux roues. La nouvelle ligne TEO ne fait pas l'unanimité. 

Pour Cécile Guillaume, tout est lié. "La gratuité des transports en commun pourrait devenir une incitation pour permettre aux gens de revenir en centre-ville. La gratuité des transports c’est aussi intéressant pour les personnes et l’emploi." Corentin Poilbout marque son opposition à la gratuité. "La voiture doit trouver sa juste place à Saint-Brieuc. Par exemple au Gouédic, une gratuité pendant deux heures de stationnement pourrait être proposée. Le Gouédic se trouve à proximité immédiate du plateau piétonnier." Hervé Guihard insiste : il faut favoriser les parkings relais notamment pour ceux qui viennent de l'extérieur, travailler à Saint-Brieuc."

Le TEO, c'est une erreur historique. Ça va nous coûter cher. La gratuité, il en est hors de question. Il faut penser au 36 % des foyers briochins qui paient leurs impôts. Pierre-Yves Lopin

Richard Rouxel préfère miser sur une politique tarifaire adaptée, plutôt que sur la gratuité. 

Les déplacements doux restent difficiles dans la ville soulèvent plusieurs candidats. La circulation à vélo s'avère même dangereuse regrette Hervé Guihard. De son côté Alain Le Fol estime : "Je n’ai rien contre les déplacements doux mais les horaires de travail ne permettent pas d'y aller à vélo." La gratuité des transports bénéficierait aux travailleurs. "Cela permet aux gens les plus pauvres de circuler dans toute l’agglomération."
 

Réinvestir la ville 

Dès qu’on laisse place à l’animation, on voit que les briochins répondent au rendez-vous. Corentin Poilbout 

Corentin Poilbout signale que Saint-Brieuc a besoin de s'animer. Il propose une expérimentation sur la Place de la Résistance et Charles de Gaulle, "en y remettant la nature par exemple." 

Des lieux comme la Vallée du Gouedic, jardins de la préfecture peuvent être investis. Mais pour Cécile Guillaume, pas sans les citoyens eux-mêmes. "Ce qu'il faudrait c'est les briochins fassent eux-mêmes, qu’ils soient plus acteurs. Ils pourraient par exemple s’emparer de ces lieux, avec l’aide de structures comme la Passerelle."  Un constat partagé par Hervé Guihard : "Elle est géniale cette ville. C’est aux citoyens de la faire. Nous élus devrons créer les conditions." "La ville possède des atouts extraordinaires, il faut animer ces lieux. Il faut rendre possible les cheminements doux, envisager une liaison de Brézillet jusqu’au Légué, pour aller cherche la mer."

Pierre-Yves Lopin déplore : "À Saint-Brieuc, nous n’avons rien à visiter. On ne voit jamais de bus touristique." Il propose un ascenseur à partir du Légué, où des bus pourraient se garer et les piétons monter. 


Revoir le débat sur les enjeux des municipales à Saint-Brieuc, dans son intégralité

 

Saint-Brieuc en quelques chiffres

 
  • 44 700 habitants

  • - 1170 habitants en 5 ans

  • Taux de pauvreté 20 %

  • Taux de chômage 19 %

  • 5700 étudiants

  • Gare TGV qui place Saint-Brieuc à 2 h 10 de Paris

 

Les autres débats, en région


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Les listes aux municipales de Saint-Brieuc

- Pierre-Yves Lopin (Liste Saint-Brieuc Bleu marine, Rassemblement National)
- Corentin Poilbout (Liste En mouvement pour Saint-Brieuc, Divers Centre)
- Alain Le Fol (Liste Lutte Ouvrière - Faire entendre le camp des travailleurs, Extrême Gauche)
- Richard Rouxel (Liste Saint-Brieuc, la volonté d'avenir, MoDem)-
- Hervé Guihard (Liste Saint-Brieuc, réinventons l'espoir saint-Brieuc 2020, Divers Gauche)
- Noël Pierre (Liste Saint-Brieuc écologique, sociale et solidaire, Ecologie)
- Pierre Lo monaco (Liste Pour la reconquête de la démocratie communale, Extrême Gauche)
- Cécile Guillaume (Liste L'Assemblée populaire, Divers Extrême gauche)
 
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