L'histoire est insolite : à Gommenec'h, petit bourg des Côtes-d'Armor, un pigeon a pris ses habitudes chez un habitant. Xavier et Blanchon, une pigeonne blanche, vivent désormais une belle histoire d'amitié, après que l'ancien chasseur a pris soin de l'animal blessé.
C'est Marie-Françoise Bouget, l'épouse de Xavier, qui a aperçu le pigeonneau mal en point dans le centre du bourg de Gommenec'h. Pour le sauver d'une mort certaine, Xavier va le prendre sous son aile, le soigner et le nourrir.
"Je l'ai nourri un mois et demi avec une seringue d'aliments cinq fois par jour" se souvient cet amoureux des bêtes, autrefois chasseur, qui a depuis longtemps abandonné son fusil pour l'appareil photo quand il observe la nature et ses merveilles.
Complicité
Au début, il pense que l'oiseau est un mâle et puis quand Blanchon grandit, elle pond un oeuf. C'est donc une belle pigeonne blanche qui tient désormais compagnie à Xavier. Et ces deux-là font la paire !
Blanchon a quartier libre dans son nouveau domaine autour de la maison du couple, avec son dortoir dans l'atelier. Elle partage leur quotidien si l'on peut dire. Même si elle est libre, elle n'a jamais pris son envol loin de sa nouvelle famille pour le moment.
La complicité est évidente. Blanchon trottine à terre et soudain s'envole pour se poser sur la tête de Xavier. Et même un tour en vélo la met en joie où là aussi, elle finit perchée sur l'épaule de son ami.
Parler d'amitié, le mot n'est sans doute pas trop fort pour Xavier.
Je n'ai jamais tenté de la domestiquer. Quand je l'appelle, elle vient vers moi. C'est un rapport de confiance.
Blanchon est taquine. Elle rentre souvent dans la maison. Quand la fenêtre de la chambre est entrebaîllée, le couple sourit en voyant d'abord sa tête qui pointe, puis une aile et puis l'autre. Et la voilà qui rentre et va se percher sur le haut de l'armoire, au grand dam de Marie-Françoise !
Quelle leçon tirer de cette belle histoire ? Xavier se veut philosophe. "Je ne sais pas si Blanchon est reconnaissante, mais je sais qu'elle ne reste pas pour la nourriture, il y a autre chose. Il faut reconnaître un certain sentiment, de l'amitié peut-être. Elle me réconcilie encore plus avec la nature".