Harcèlement scolaire. Des motards pour sensibiliser les élèves, "ça peut surprendre quand on débarque, mais c'est ça le but"

Ils sont venus garer leurs bolides devant l'école Saint Joseph, de Broons. Les motards de l'association Ar Chach Diwal organisent depuis quatre ans des interventions dans les établissements scolaires. Objectif : sensibiliser autour du harcèlement. Une initiative qui porte ses fruits, avec un réel accompagnement auprès des jeunes victimes.

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Des motards pour lutter contre le harcèlement scolaire. Une dizaine de bikers sont intervenus à l’école Saint Joseph, à Broons (Côtes-d’Armor), ce lundi 17 juin. Arrivée des motos dès 9 h 30. Pendant toute la journée, ces intervenants atypiques ont rencontré les quelques 130 élèves, de la maternelle jusqu’au CM2.

Alban, 9 ans, explique "avoir été impressionné. Ils sont venus dans la classe. Ça s’est bien passé. Ils nous ont appris que se moquer ce n’était pas bien. Quand on est harcelé il faut parler".

Tous en veste en cuir, ils viennent de Ar Chach Diwal. Le but de l'association : sensibiliser les jeunes au sein des établissements scolaires de la région. "Pourquoi nous ? Car les bikers ne laissent jamais personne de côté", scande Thierry, membre du groupe.

"Ça peut surprendre quand on débarque, mais c’est ça le but. On est tous habillés pareil, ça amuse les élèves et ça leur permet de les mettre à l’aise et de parler plus librement".

Jeux, vidéos, diaporamas et débats étaient au programme pour discuter autour du harcèlement. "Par exemple, on les met face à des situations et ils doivent dire si c’est bien de dire ou de faire certaines choses. Certains peuvent aller jusqu’à la violence physique. Eux n’ont pas forcément conscience que c’est grave, mais si c’est le cas", précise Thierry.

Un contact durable avec les jeunes harcelés

L’école accueille pour la première fois ce type d’événement. Noémie Goinguenet, la directrice de l'école, a eu écho de leur action. "Ils interviennent déjà dans d’autres écoles, collèges ou lycées. C’est important d’avoir des personnes qui viennent de l’extérieur aussi. Les élèves ne les voient pas comme des parents, des professeurs. Si ça peut libérer la parole c’est bien. Les élèves n’osent sûrement pas venir nous voir. Il faut que ça change".

Ar Chach Diwal compte une trentaine de membres en Bretagne. 90 % d’entre eux ont été touchés par le harcèlement de près ou de loin. Et leur travail de sensibilisation ne s’arrête pas là. Depuis la création du groupe en 2019, ils ont pu accompagner une dizaine de jeunes harcelés.

Nous avons un langage direct avec eux, il n'y a pas de règles. On ne passe pas par quatre chemins, c’est sûrement ça qui fait la différence.

Thierry, membre de l'association Ar Chach Diwal

Des parrains sont même attitrés à certains pour voir comment évolue leur situation. "On créé du lien avec eux, ils sont confiants. Nous avons un langage direct avec eux, il n'y a pas de règles. On ne passe pas par quatre-chemins, c’est sûrement ça qui fait la différence et les parents sont contents de ce qu'on fait".

Ensuite, si la situation reste inchangée, ils peuvent être mis en lien avec la gendarmerie, qui compte "sur notre action pour les aider. Nous allons aussi rencontrer le harceleur avec une psychologue. Car souvent lui aussi a des problèmes personnels qui expliquent son comportement".

D’autres événements, conférences et actions de terrain sont aussi organisés par le groupe. Ils ont notamment participé à La Fête de l’Enfant dans la ville, une manifestation gratuite à Dinan les 15 et 16 juin. 

Ar Chach Diwal rappelle que les cas de harcèlements partout en France se sont aggravés. Une enquête menée en novembre 2023 par le ministère de l'Education nationale sur 21 700 élèves pointe encore des atteintes répétées à l'école.

Les motards informent les familles qu'il est possible de discuter en ligne avec eux sur leur site internet pour signaler tout problème au sein des établissements scolaires.

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